Rayan YASMINEH
Prix du Cabinet WEIL, GOTSHAL & MANGES
Depuis son palais d’étude, le peintre profile l’union géniale du principe abstrait de l’ornementation, apanage d’une époque ; à la diffusion éclatante de la nature, propre aux croyances de son ancienne Perse. La surprenante modernité de la miniature persane occupe aujourd’hui dans ma pratique de la peinture une série de réflexions sur le plan, la ligne, la couleur ; mais encore sur les épreuves de la perspective et de l’ornemental. Cette science du contour aligne mes observations sur les postulats de la peinture moderne, qui précise une généalogie du vase grec jusqu'à Ingres et Matisse. L’expression de cette double iconographie dans mon travail est la manifestation d’une identité plurielle, arabe et Européenne qui vient rompre avec l’adversité supposée des concepts d’orient et d’occident. A l’heure ou le discours universitaire tente de déconstruire les tenants de ces concepts et les fondamentaux structurels de la différenciation, mon regard se porte du côté des antiques, du côté de la Mésopotamie, qui à mon sens représente un foyer majeur dans la construction des signes et des symboles qui ont forgé nos sociétés Arabes et Européennes. Ainsi, les mythologies Suméro-Akkadiennes autant que l’histoire levantine vont structurer et alimenter les desseins de ma peinture. Trahissant un soupçon de romantisme, je cherche à comprendre comment aborder le contemporain derrière le prisme de l’antiquité, comment comprendre les affluences d’aujourd’hui, les généalogies et les différents conflits qui bordent la Méditerranée à travers l’histoire d’un monde en constante effervescence.
From his study palace, the painter profiles the genial union of the abstract principle of ornamentation, the prerogative of an era, with the vivid diffusion of nature, proper to the beliefs of his ancient Persia. The surprising modernity of the Persian miniature occupies today in my practice of painting a series of reflections on the plan, the line, the colour; but also on the tests of the perspective and the ornamental. This science of contour aligns my observations with the postulates of modern painting, which specifies a genealogy from the Greek vase to Ingres and Matisse. The expression of this double iconography in my work is the manifestation of a plural identity, Arab and European, which breaks with the supposed adversity of the concepts of East and West. At a time when the academic discourse is trying to deconstruct the tenants of these concepts and the structural fundamentals of differentiation, my gaze turns to the ancients, to Mesopotamia, which in my opinion represents a major focus in the construction of signs and symbols that have forged our Arab and European societies. Thus, Sumerian-Akkadian mythologies as well as Levantine history will structure and feed the designs of my painting. Betraying a hint of romanticism, I seek to understand how to approach the contemporary behind the prism of antiquity, how to understand the affluences of today, the genealogies and the different conflicts that border the Mediterranean through the history of a world in constant effervescence.