Raphaëlle BENZIMRA
Prix du PORTRAIT Bertrand de DEMANDOLX- DEDONS
En donnant une place centrale à la représentation d’hommes, ma pratique explore les thèmes de la gloire, de la violence, de la religion, de la quête de richesse et d’élévation. La narration sert de base : c’est en illustrant des textes anciens comme le Paradis Perdu et la Bible que je tente de montrer la pérennité de ces aspirations humaines, leur universalité et leur résonance à l’époque contemporaine.
Étant inspirée par l’art médiéval et renaissant, particulièrement par la miniature, une grande attention est prêtée au détail et à la couleur. Je tente d’apporter de la gaité grâce à des couleurs très vives malgré la rigidité des personnages, la mélancolie et la violence des sujets. La peinture est diluée, translucide et brillante.
La boxe apparaît souvent dans mes dessins et mes peintures, pour établir des parallèles entre cet univers et la religion chrétienne car la boxe, comme la religion, condense et ritualise la violence humaine.
Il s’agit d’une réflexion sur le boxeur comme archétype du héros auquel on peut s’identifier, au combat comme archétype de l’action et à l’arène comme métaphore du monde.
Depuis quelques mois, j’étudie le poème Le Paradis Perdu de John Milton. Les images que la lecture imprime dans l’imagination sont innombrables, terribles et colorées. La profusion de détails, le caractère ténébreux et à la fois rayonnant des créatures et des lieux dans le poème s’accordent avec mes intentions esthétiques, de même que le caractère attrayant ou paradoxalement vivant de la mort, de la désolation et du mal. Loin de vouloir glorifier le mal et la violence, je cherche en peignant une forme d’harmonie et d’apaisement.
Mon travail croise des influences iconographiques anciennes, du Moyen-Âge et de la Renaissance, et des références contemporaines. Je m’inspire de la boxe thaïlandaise et anglaise, de l’univers gangster du cinéma, des films de Takeshi Kitano en particulier ou de la série napolitaine Gomorrah.
J’aime les mosaïques byzantines aux couleurs éclatantes, les miniatures mogholes, les peintres primitifs de la Renaissance comme Bartolomé Bermejo et ses rutilantes visions de l’au-delà, les peintures de Rufino Tamayo, Leonora Carrington et Leon Golub.
By giving a central place to the representation of men, my practice explores the themes of glory, violence, religion, the quest for wealth and elevation.Narrative serves as a basis: it is by illustrating ancient texts such as Paradise Lost and the Bible that I attempt to show the enduring nature of these human aspirations, their universality and their resonance in contemporary times.
Being inspired by medieval and renaissance art, particularly miniatures, I pay great attention to detail and colour.I try to bring cheerfulness through very bright colours, despite the rigidity of the figures and the melancholy and violence of the subjects.The paint is diluted, translucent and glossy.
Boxing often appears in my drawings and paintings, to draw parallels between this universe and the Christian religion, because boxing, like religion, condenses and ritualises human violence.
It's a reflection on the boxer as an archetypal hero with whom we can identify, the fight as an archetypal action and the arena as a metaphor for the world.
For a few months now, I've been studying John Milton's poem Paradise Lost.
The images that reading it imprints on the imagination are countless, terrible and colourful. The profusion of detail and the gloomy yet radiant character of the creatures and places in the poem fit in with my aesthetic intentions, as does the attractive or paradoxically vivid character of death, desolation and evil. Far from wanting to glorify evil and violence, I seek in painting a form of harmony and appeasement.
My work combines ancient iconographic influences, from the Middle Ages and the Renaissance, with contemporary references. I'm inspired by Thai and English boxing, the gangster world of cinema, Takeshi Kitano's films in particular, and the Neapolitan series Gomorrah.
I love brightly coloured Byzantine mosaics, Mughal miniatures, primitive Renaissance painters like Bartolomé Bermejo and his gleaming visions of the afterlife, and the paintings of Rufino Tamayo, Leonora Carrington and Leon Golub.