Timothée Gruel

Prix du portrait Bertrand de Demandolx-Dedons

La violence des images naît longtemps avant de devenir spectaculaire. Avant d’envahir l’espace de nos vies, son germe s’éveille à l’arrière-plan des choses. C’est le basculement imperceptible d’un corps avant sa chute, l’étincelle de la colère avant son éclat, la pression avant la rupture. C’est aussi la peinture et le poids de ses traditions ; menace silencieuse d’un écrasement potentiel. Entre la violence des images et moi, il y a le portrait. Les gens dans la scène, leur dérision et leur familiarité, détournent mon regard. Ils sont le rempart fragile de la douceur : la violence en creux.

En dessin, J’invente mes propes scènes et je compose d’après des supports photographiques pour exploiter toute l’intensité de la lumière dans les scènes que je représente. En peinture, je travaille d’après nature, en utilisant mes souvenirs ou en inventant mes propres scènes. Je veux peindre les gens de ma génération en questionnant les traditions de la peinture figurative. Je pense que le portrait sous toutes ses formes est toujours une citation de l’histoire de l’art, je veux lui emprunter ses codes avec dérision, mais toujours avec affection.


The violence of images is born long before it becomes spectacular. Before invading the space of our lives, its germ awakens in the background of things. It's the imperceptible rocking of a body before it falls, the spark of anger before it explodes, the pressure before it breaks. It's also painting and the weight of its traditions; a silent threat of potential crushing. Between the violence of the images and myself, there is the portrait. The people in the scene, their derision and familiarity, distract my gaze. They are the fragile bulwark of gentleness: the violence in the hollow.

In drawing, I invent my own scenes and compose from photographic supports to exploit all the intensity of light in the scenes I represent. In painting, I work from nature, using my memories or inventing my own scenes. I want to paint the people of my generation by questioning the traditions of figurative painting. I think that portraiture in all its forms is always a quotation from the history of art, and I want to borrow its codes with derision, but always with affection.

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