Elias Loudiyi

Prix agnès b.

Mon grand-père m'a initié à la peinture dès mon plus jeune âge. Depuis, j'ai toujours ressenti le besoin de peindre.

Pour moi, la peinture est une question d'équilibre et d'instinct. J'aime rechercher cet équilibre en opposant la tache de peinture au trait de fusain.

Chaos, désordre, reformation...
Organiser le vivant, la matière est l’essence du travail, une dépense d’énergie ! Un morphisme corpusculaire ! Mon grand-père, figure centrale de mon enfance et antre de transmission d’une certaine mémoire culturelle et artistique a marqué mes pas. Devoir se confronter un moment donné à une dissipation de cette mémoire jusqu’à son entière disparition est un sentiment immensément difficile. Assister au démembrement d’une mémoire c’est être témoin de la disparition de sa propre empreinte, une sorte d’altération de son vécu ! Devoir composer avec le désordre d’une information est un travail ingrat. Une dissipation absolue d’énergie ! C’est ce dédale incongru, géométrie variable de l’esprit du chaos, qui m’a poussé à fixer des empreintes de vie sur une toile. Une nuée d’oiseaux jouant à tracer différentes figures dans le ciel pour l’observateur que je suis, selon l’endroit où je me trouve. Une gestuelle au trait contiguë guide mes terminaisons. A l’image de cette mémoire vermoulue, code aléatoire d’un nouvel état. Je trace, je fixe l’instant mémoriel. Image brouillée, seul souvenir de l’instant, de la dernière belle rencontre.


My grandfather introduced me to painting at an early age. Since then, I've always felt the need to paint.

For me, painting is a question of balance and instinct. I like to seek this balance by contrasting the paint stain with the charcoal line.

Chaos, disorder, reformation...
Organising living matter is the essence of my work, an expenditure of energy! A corpuscular morphism! My grandfather, a central figure in my childhood and a place where a certain cultural and artistic memory was passed on, left his mark on me. Having to face up at some point to the dissipation of this memory until it disappears completely is an immensely difficult feeling. To witness the dismemberment of a memory is to witness the disappearance of one's own imprint, a kind of alteration of one's experience! Dealing with the mess of information is a thankless job. An absolute waste of energy! It's this incongruous maze, the variable geometry of the spirit of chaos, that led me to fix the imprints of life on canvas. A swarm of birds playing at tracing different figures in the sky for the observer that I am, depending on where I am. A gesture with a contiguous line guides my endings. Like this worm-eaten memory, a random code for a new state. I trace, I fix the moment of memory. A blurred image, the only memory of the moment, of the last beautiful encounter.

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