Alexandre Nitzsche Cysne
Prix de Baudry d'Asson
Ma pratique repose sur des piliers poétiques émergents de ma recherche en archéologie urbaine : la possibilité de révéler ce qui reste à partir de la récupération et de gestes minimalistes. Ce qui était autrefois lié à nous tous, jadis significatif, et qui est maintenant transparent, un réceptacle de mémoire, pouvant être déplacé et toucher une zone subjective entre les sens.
À mes yeux, les écritures, les textures, les taches et les fissures deviennent des indices nous guidant vers une cartographie d’intentions, un labyrinthe subliminal reflétant le tissu sociopolitique spécifique à chaque territoire, interrogeant les valeurs attribuées à chaque élément et ce qui mérite d’être souligné en tant qu’important.
C'est un exercice de curiosité. Une collaboration sans fin. Je suis pont entre ces rencontres, ces histoires inconnues tissées dans la trame du quotidien, à mesure qu’elles peuvent se regarder et, ainsi, élaborer des poèmes contemplatifs. Ces longues journées se cristallisent dans des sculptures, des installations, des dessins, et des photographies.
Je joue avec la vie dans les limites du monde, transformant chaque souvenir en un effet.
My practice is based on poetic pillars emerging from my research into urban archaeology: the possibility of revealing what remains from salvage and minimalist gestures. What was once connected to us all, once meaningful, and is now transparent, a receptacle of memory, able to be moved and touch a subjective zone between the senses.
For me, the writings, textures, stains and cracks become clues guiding us towards a cartography of intentions, a subliminal labyrinth reflecting the specific socio-political fabric of each territory, questioning the values attributed to each element and what deserves to be highlighted as important.
It's an exercise in curiosity. A never-ending collaboration. I act as a bridge between these encounters, these unknown stories woven into the fabric of everyday life, as they are able to look at each other and, in so doing, create contemplative poems. These long days crystallise in sculptures, installations, drawings and photographs.
I play with life within the confines of the world, transforming each memory into an effect.
Photo : Diane Arques / ADAGP, Paris, 2024