Le projet vient d'abord s'articuler autour d'un ressentiment à propos des dégradations presque systématiques des sculptures patrimoniales des Beaux-arts de Paris. Une solution choisie par certains professeurs est la sensibilisation théorique, ce qui ne coupe pas court aux graffitis. En réfléchissant à ces dégradations, on s'aperçoit qu'il s'agit souvent d'une réaction de son auteur à propos de la forme suggérée par la sculpture. Réactions exprimées souvent de façon textuelle qui parviennent à modifier le regard qu'on porte sur la statuaire.
C'est ainsi que le projet des Lectures croisées a vu le jour : Concevoir un dispositif visuel permettant de combiner un support textuel avec un volume pour présenter une perspective nouvelle. Pour cela, j'ai choisi trois sculptures qui évoquent à différents niveaux les Canons antiques :
D'époques différentes, ces trois marbres imposants s'inspirent de l'époque Hellénistique. L'association de ces grandes figures incarnant des corps sportifs en pleine santé physique à une représentation mentale venant proposer une identité (qui peut être théorique et narrative, émotionnelle et poétique ou brute et littérale) revient en un sens à matérialiser cette célèbre devise certes postérieure à l'époque Hellénistique d'un esprit sain dans un corps sain. Ces textes empruntés sont intégrés en texture comme un matériau mental qui englobe notre connaissance artistique du volume. Nous avons ainsi :
@notsiraa