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Maria Rieger

Whatever

Ce triptyque floral met en scène une figure mythologique de la culture slave de mes origines, les Wilis ou Wily, popularisées par Heinrich Heine et qui inspirèrent par la suite en France le célèbre ballet Giselle composé par Adolphe Adam.
Tantôt esprits, tantôt nymphes ou fées, ces femmes-créatures aux longs cheveux ornés de couronnes de fleurs peuplaient les lacs, les forêts et les airs où elles étaient condamnées à errer. Elles pouvaient être des fiancées mortes avant leur nuit de noces qui se rassemblaient sur les routes à minuit pour attirer les hommes et les faire danser jusqu'à la mort. En Serbie, elles étaient des jeunes filles maudites par Dieu. En Pologne, c'étaient des femmes « clouées au pilori » pour leur légèreté dans leur vie passée.
Représentations féminines ambivalentes, elles apparaissaient tour à tour bienveillantes avec les humains ou au contraire étaient rendues responsables de diverses catastrophes, comme la destruction des récoltes. La Wilis convoquée dans cette vidéo-collage en trois actes par une communauté d'humains avide de magie se prête volontiers au jeu qui lui est demandé.
Mais non sans un certain flegme, voire un soupçon de provocation et d'ironie, peut-être aussi désenchantée que le monde contemporain qui fait appel à elle...

This floral triptych features a mythological figure from the Slavic culture of my origins, the Wilis or Wily, popularized by Heinrich Heine and later inspired in France by Adolphe Adam's famous ballet Giselle.
Sometimes spirits, sometimes nymphs or fairies, these women-creatures with long hair adorned with flower crowns populated the lakes, forests and skies where they were condemned to wander. They could be fiancées who had died before their wedding night, gathering on the roads at midnight to attract men and dance them to death. In Serbia, they were young girls cursed by God. In Poland, they were women “pilloried” for the levity of their past lives.
As ambivalent feminine representations, they alternated between appearing benevolent to humans and being blamed for various disasters, such as the destruction of harvests. The Wilis summoned in this three-act video-collage by a community of magic-hungry humans willingly plays along.
But not without a certain phlegm, even a hint of provocation and irony, perhaps as disenchanted as the contemporary world that calls upon her...

@mariarieger_mjr