Nils Vandevenne
Prix de peinture Maurice Colin-Lefranc
« Dans mon travail, plutôt que de peindre, je cherche à dé-peindre, à retirer la matière de la surface du tableau. Ce geste d’altération ne laisse qu’une fine couche de peinture : une forme en négatif. La couleur est arrachée par l’outil, les matières resurgissent et entrent en dialogue et en confrontation avec le dernier état de vie de l’objet. À rebours de l’acception commune de la peinture qui consiste à ajouter de la matière pour former le sujet, je choisis de la retirer par un processus qui agit comme une révélation. Lorsque j’altère la surface, toutes les stratifications de l’ancienne vie de l’objet émergent. Ce geste de soustraction de la matière est un geste animal, instinctif. Je m’emploie donc à fouiller, chercher, et finalement à retrouver une histoire matériologique de la vie du support, ou de ce qu’il était. Le résultat prend alors la forme d’une grille, d’un cercle, ou d’une simple ligne. »
"In my work, rather than painting, I seek to de-paint, to remove the material from the surface of the painting. This gesture of alteration leaves only a thin layer of paint: a form in negative. The color is torn away by the tool, the materials resurface and enter into dialogue and confrontation with the last state of life of the object. Contrary to the common understanding of painting, which consists of adding matter to form the subject, I choose to remove it through a process that acts as a revelation. When I alter the surface, all the stratifications of the object's former life emerge. This gesture of subtracting the material is an animal, instinctive gesture. So I search, look, and finally find a material history of the life of the support, or of what it was. The result then takes the form of a grid, a circle, or a simple line."