Yanma Fofana
Le rideau, 2023, huile sur toile, 116 x 89 cm
Des toiles habitées par une mélancolie pleine de panache. Les peintures de Yanma Fofana sont intimistes, pour la plupart inspirées par des photos familiales. « Je me sens un peu dépassée par le temps et j’ai toujours eu cette impression assez étrange de le retranscrire », dit celle qui prend également de nombreuses photographies argentiques et numériques de sa famille. Elle capture des moments suspendus de sa vie quotidienne. Des moments secrets aussi... Les toiles de Yanma Fofana tentent de figer l’éphémère. Une volonté proustienne peut-être… palpable aussi dans ses portraits d’enfants et dans cette omniprésence de la couleur violette. Qui génère une impression de rêve spectrale. Halo mauve. Les nuits américaines, irréelles, presque imaginaires, qui l’on marquée lorsqu’elle était en année d’échange à Los Angeles en 2022, en étaient parées. De l’Amérique, on perçoit aussi l’influence des peintres afro-américains Henry Taylor et Kerry James Marshall avec lesquels elle partage, outre l’attrait pour le quotidien, une appétence pour les couleurs vives. Chez cette artiste, le motif entoure le personnage, le décontextualise, focalise l’attention sur le regard de ses sujets, et crée… une intimité inédite et profonde. Marjorie Bertin, extraits
Canvases inhabited by a melancholy full of panache. Yanma Fofana's paintings are intimate, most of them inspired by family photos. “I feel a little overwhelmed by time and I have always had this rather strange feeling of transcribing it,” says the woman who also takes numerous film and digital photographs of her family. She captures suspended moments of her daily life. Secret moments too... Yanma Fofana's paintings attempt to freeze the ephemeral. A Proustian desire perhaps... also palpable in his portraits of children and in this omnipresence of the color purple. Which generates a spectral dreamlike feeling. Purple halo. The American nights, unreal, almost imaginary, which marked her when she was on an exchange year in Los Angeles in 2022, were adorned with them. From America, we also perceive the influence of African-American painters Henry Taylor and Kerry James Marshall with whom she shares, in addition to the attraction for everyday life, an appetite for bright colors. With this artist, the motif surrounds the character, decontextualizes it, focuses attention on the gaze of her subjects, and creates... an unprecedented and profound intimacy. Marjorie Bertin, extracts