Catherine Iskandar

Mégalomartyre , installation immersive, techniques mixtes, 2023

« J’ai choisi de présenter cette installation pour mon diplôme de fin d’études dans une cave insalubre et négligée, nécessitant des semaines de purification et d’assainissement préalable à l’aménagement de l’espace. Ce choix s’inscrit dans une volonté d’investir un lieu difficile d’accès : à l’opposé d’un espace d’exposition ad hoc et à même d’abriter cette recherche menée autour des questions d’authenticité, de fabrication des affects et de représentation.
Les pièces présentées répondent à une nécessité : atteinte d’aphantasie (particularité neurologique rendant impossible la représentation d’images mentales), j’ai pensé Mégalomartyre comme un palais de la mémoire, une archive sensorielle de souvenirs réels, fantasmés ou factices, qui matérialisent les émotions qu’il m’est impossible de visualiser. Le parcours immersif permet ainsi un cheminement cathartique, où des ressentis informulés se concrétisent à travers divers média et matériaux, et sont offerts à l’interprétation des visiteurs. 
Grâce à une atmosphère ambiguë, entre illusion et exotisme, Mégalomartyre pose la question de la mystification de nos propres souvenirs. Cette mise en scène nostalgique résonne avec mon intérêt pour la Hillbilly Music, elle-même forgée sur les récits d’un passé mythique (américain), fantasmé et réinventé. C’est pourquoi chaque pièce est associée à un titre de musique country, ayant accompagné sa réalisation. »


“I chose to present this installation for my end-of-studies diploma in an unsanitary and neglected cellar, requiring weeks of purification and sanitation prior to the development of the space. This choice is part of a desire to invest in a place that is difficult to access: the opposite of an ad hoc exhibition space and capable of housing this research carried out around questions of authenticity, manufacturing of affects and representation.
The pieces presented respond to a necessity: suffering from aphantasia (neurological particularity making the representation of mental images impossible), I thought of Mégalomartyre as a memory palace, a sensory archive of real, fantasized or artificial memories, which materialize emotions that are impossible for me to visualize. The immersive journey thus allows for a cathartic journey, where unformulated feelings come to fruition through various media and materials, and are offered for interpretation by visitors. 
Thanks to an ambiguous atmosphere, between illusion and exoticism, Mégalomartyre raises the question of the mystification of our own memories. This nostalgic staging resonates with my interest in Hillbilly Music, itself forged on the stories of a mythical (American) past, fantasized and reinvented. This is why each piece is associated with a country music title, which accompanied its creation. »

Photo :  Aurélia Casse
 

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