Mardi 03 Avril
Rencontre / 16h / Clarisse Hahn et Muriel Enjalran
Amphithéâtre du mûrier
A l’occasion de l’exposition de Clarisse Hahn « Nature, Jungle, Paradis » au Centre Régional de la photographie à Douchy-les-Mines, l’artiste dialoguera Muriel Enjalran, directrice du CRP.
Clarisse Hahn est artiste et réalisatrice. A travers ses films, ses photographies et ses installations vidéo, Clarisse Hahn poursuit une recherche sur les communautés, les codes comportementaux et le rôle social du corps. L’exposition « Nature, Jungle, Paradis » traverse quinze années de son travail en confrontant productions récentes et pièces plus anciennes. « De la crise des migrants aux touristes modernes en quête de sensations mystiques, des jeunes garçons jugés aux travailleurs des mines, en passant par les peuples « exoticisés » ou les corps des athlètes prénazis, c’est une fresque de l’humanité à la recherche d’un paradis perdu, que construit Clarisse Hahn. Il en va d’une démystification qui implique une expérience de mise à nu de soi, de ses propres fantasmes et projections sur la « nature » qui ne laisse pas indemne. Clarisse Hahn, comme les personnages de ses œuvres, franchit des seuils et nous amène par le regard porté sur celles-ci, à faire de même. Clarisse Hahn ouvre des brèches dans les images, pour en faire ressortir la vérité du réel.
Le Centre régional de la photographie basé à Douchy-les-Mines développe des missions de centre d’art dans le champ de la photographie et de l’image contemporaine. Le projet artistique et culturel du CRP porté par sa directrice actuelle, Muriel Enjalran, se veut prospectif tourné vers la jeune création à travers sa mission de recherche et de soutien, mis en regard avec une histoire de l’image sur son territoire dont témoigne sa collection. Il est à la fois ancré sur son territoire et tourné vers d’autres scènes artistiques à l’étranger au travers d’invitations à des artistes venant déplacer et renouveler les perceptions des publics sur leurs histoire(s), leur territoire et ouvrant sur d’autres enjeux culturels et sociétaux dans le monde.
Mercredi 04 Avril
Rencontre / 18h / Florentine & Alexandre Lamarche-Ovize
Amphithéâtre du mûrier
Portrait
Le travail de Florentine & Alexandre Lamarche-Ovize procède selon deux stratégies: l’une visant à omettre, à éliminer, ou encore à mettre en retrait (l’anecdote), à créer des espaces de mise en attente (planches encyclopédiques, répertoire de figures à activer, etc.). L’autre, à compiler les matières et les images selon un appétit gargantuesque, menaçant le spectateur d’une explosion qui semble ne jamais devoir finir. […] Ainsi le quotidien innerve leur travail: les gestes, les formes et les paysages qu’ils agencent proviennent d’un environnement non choisi. Histoire de l’art, littérature, bande-dessinée, noms propres et noms de lieux, styles, espaces urbains sans charisme, design domestique: les signes sont tissés selon un total égalitarisme des dénotations. Une chose peut prendre la place d’une autre mais la trame générale, signale qu’un travail d’interprétation peut, sinon doit, être fait. La surenchère de formes et de signifiants n’est qu’un leurre. La représentation ne cesse d’être sabotée et le réel d’agir au premier degré. Annabela Tournon
Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize, nés en 1978 et 1980, vivent et travaillent à Aubervilliers.
À l’invitation de Nathalie Talec enseignante aux Beaux-Arts de Paris.
Jeudi 05 Avril
Rencontre / 14h30 / Stelarc, artiste performeur
Amphi d’honneur
Stelarc est un artiste australien né en 1946, qui travaille sur les limites du corps. C’est un pionnier de l’hybridation entre le corps et la technologie. Stelarc s’est notamment illustré par sa pratique de la performance. Il s’est d’abord fait connaître par ses suspensions corporelles avec des crochets insérés sous la peau, puis par ses prothèses ajoutées au corps, comme La troisième main robotique et récemment, une oreille greffée sur son bras gauche à partir de cellules souches. Il réalise aussi des performances sur internet, comme Ping Body à Sydney en 1996, où son corps est activé à distance, d’où la notion de « corps augmenté » ou « de corps obsolète ». Il est actuellement présenté dans l’exposition « Artistes & robots » au Grand Palais, du 5 avril au 9 juillet 2018.
À l’invitation de Patricia Ribault
Projection & Rencontre / 18h30 / Guy-Marc Hinant & Dominique Lohlé
Amphithéâtre des Loges
Rage
À la fin des années 1980, un groupe s’organise autour d’une musique acid, dite aussi hardcore, de la techno. Violente et primitive, elle se définira par l’apparition de deux nouvelles machines devenues mythiques: la Tr-909 et la Tb-303. De là, émerge une musique «grinçante» jouée dans des fêtes chaotiques, des rave parties ou des rassemblements impromptus. Le film de Guy-Marc Hinant et Dominique Lohlé nous raconte cette page d’histoire musicale et de vie et nous plonge en même temps dans la matière sonore, son milieu extatique, destructeur et créatif. À la rencontre de figures détonantes (du punk, de la contre-culture, de l’anarchisme comme de l’avant-garde), le documentaire écarte toute scorie anecdotique. C’est aussi un moment où une musique rejoint un sentiment, ici la rage, une position politique, ici l’anarchie, et un âge, une époque, un milieu, une communauté, une énergie.
Rage, de Guy-Marc Hinant et Dominique Lohlé, SubRosa, Le Fresnoy, Cba, Mind’s Meet et Stempel, Belgique-France, anglais, français, espagnol, (Vostf), 130’, 2017. En présence du réalisateur, Guy-Marc Hinant (Belgique, 1960) qui avec Dominique Lohlé, fonde en 2001, la maison de production de disque et de film Ome – L’Observatoire.
En collaboration avec SensoProjekt
Vendredi 06 Avril
Rencontre / 18h / Martha Wilson & Didier Mathieu
Amphithéâtre des Loges
Portrait
Martha Wilson est née en 1947 à Philadelphie. Pionnière du Performance Art, elle a également recours à la photographie, à la vidéo et à l’écrit pour produire une œuvre féministe nourrie d’autobiographie, dès le début des années 1970, alors qu’elle est au Nova Scotia College of art and design à Halifax. En avril 1976, elle fonde dans son appartement situé dans le quartier de Tribeca à New York, «Franklin Furnace», qui sera pendant une vingtaine d’années un lieu autogéré incontournable dédié à la publication d’artiste (collection, préservation, promotion et expositions), la performance et les lectures d’artistes. «Franklin Furnace» publiera également The Flue (16 livraisons), un magazine qui témoigne des multiples activités du lieu et édite des contributions originales produites par les artistes.
Martha Wilson a créé et fait partie du groupe «Disband», actif à New York entre 1978 et 1982, groupe «punk conceptuel» qui mêlait performance et musique, et était constitué de femmes artistes qui ne savaient jouer d’aucun instrument: Barbara Ess, Ilona Granet, Donna Henes, Daile Kaplan, Barbara Kruger, Ingrid Sischy et Diane Torr.
Didier Mathieu est directeur du Centre des livres d’artiste de Saint-Yrieix-la-Perche, pour lequel il a organisé une soixantaine d’expositions. Il a dirigé l’édition des catalogues raisonnés de Herman de Vries, Bernard Villers, Lefèvre Jean-Claude, Paul-Armand Gette, et celui de Claude Rutault avec Marie-Hélène Breuil.
À l’invitation de Joan Ayrton, directrice des études aux Beaux-Arts de Paris.
Lundi 09 Avril
Dialogue / 17h / Guy Seligmann & Alain Vanier
Amphithéâtre du mûrier
Cinéma
L’art du documentaire
Né en 1939, Guy Seligmann a fréquenté très tôt les salles obscures. À Rome, il a côtoyé Roberto Rosselini qui recommandait à la jeune génération de faire «la grande école du xxe siècle», la télévision. Figure de l’Ortf dont il est l’un des représentants syndicaux (Cgt), tout en restant proche du cinéma grand amateur d’arts et adepte d’une télévision inventive, Guy Seligmann devient un pionnier du mélange des genres. En instillant dans ses œuvres les codes de la fiction et en expérimentant le docu-fiction (Mazamet, la ville rayée de la carte, 1975), il insuffle avant l’heure des inventions sur le mode des installations-video comme dans Mattamorphoses (1987). À noter dans sa filmographie Vivre à Bonneuil (1974), un film sur l’école expérimentale dirigée par Maud Mannoni qui obtiendra le statut d’hôpital de jour après la diffusion du film. Auteur prolifique à la longévité remarquable – pas moins de 677 occurrences sur le site Inamediapro –, il est aussi l’un des maîtres d’œuvre de quelques émissions-cultes comme Dim Dam Dom, Écran Blanc et Rideau Rouge, Le Grand Studio, Les Repères de l’Histoire ou Parole de cinéaste. Réalisateur de documentaires scientifiques, il est notamment l’auteur de Les Particules élémentaires (1989), récompensé par le Prix Nobel Georges Charpak. Il est à l’origine de la création de la Scam (Société civile des auteurs multimédia) qu’il a présidée plusieurs fois.
Mardi 10 Avril
Projection & Rencontre / 16h / Nicole Fernandez-Ferrer
Amphithéâtre du mûrier
Le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir a été créé en 1982 par Carole Roussopoulos, Delphine Seyrig et Ioana Wieder. Ces trois militantes féministes, toutes trois impliquées dans la pratique vidéo, ont mis au cœur de leurs objectifs, la conservation et la création des documents audiovisuels qui ont alors pu être recensés, concernant l’histoire des femmes, leurs droits, leurs luttes, leurs créations. Elles poursuivent également leur propre travail de réalisatrices.
Fermé en 1993 pour des raisons essentiellement financières, le Centre a retrouvé une nouvelle vie en 2003, sous l’impulsion d’une nouvelle équipe et avec des objectifs plus larges. À la vocation initiale, toujours prise en compte, s’est ajoutée une dimension d’éducation à l’image et de lutte contre les stéréotypes liés aux représentations sexuées dans l’audiovisuel, un travail en collaboration avec des artistes et des interventions dans les prisons. Par ailleurs, le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir continue à produire et réaliser des films et travaille en collaboration avec des artistes à travers la création du collectif Travelling féministe, et en mettant ses archives à la disposition des créatrices qui souhaitent les utiliser pour nourrir leur création.
Programmatrice, archiviste, chercheuse en audiovisuel, et traductrice Nicole Fernandez Ferrer est déléguée générale du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir. Ses tâches vont de la diffusion et la recherche en archives, à la programmation et la formation. Elle organise des projections mensuelles au Forum des images et au cinema Luminor Hôtel de Ville, mais aussi des ateliers scolaires, ainsi que des projections et ateliers en prison.
Jeudi 12 Avril
Rencontre / 18h / Laetitia Paviani & Joachim Hamou, Djemila
Amphithéâtre des Loges
Djemila Khelfa est une voix que l’on entend rarement. C’est une femme, d’origine maghrébine, qui a fréquenté très jeune des intellectuels marquants de son époque: elle est une référence culturelle de la musique et de la mode dans un milieu dominé le plus souvent par un discours «blanc» et masculin.
Le zénith de ses apparitions nocturnes se situe vers la fin des années 1970 et début 1980.
Djemila a fait de la politique par son corps et par sa présence, défiant les stéréotypes des genres bien avant qu’ils aient été définis en tant que théories, remettant en question les clichés ethniques, le tout en se travestissant en Zorro ou en Elvis Presley.
L’histoire de Djemila est étroitement liée à une histoire politique de la France post Giscard qui a modelé le paysage politique et culturel contemporain. Elle a vécu de l’intérieur ce mouvement Queer ainsi que la prise de contrôle hostile de toute la spontanéité créative des clubs et de sa faune underground, par la publicité et par la mode.
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À l’invitation de Bojan Sarcevic, enseignant aux Beaux-Arts de Paris.
(c) Simon Bocanegra