La Chaire « Habiter le paysage. L’art à la rencontre du vivant » (2020-2022) proposait d’explorer comment l’art peut se tisser de manière étroite à un territoire vivant préexistant. La Chaire « Pratiques artistiques d’hospitalité pour le vivant » propose de pousser l’enquête plus loin, avec pour boussole une nouvelle question : comment l’art peut-il créer un territoire vivant ? Le laboratoire d’expérimentation de cette Chaire est l’École elle-même, ses bâtiments, ses cours et ses jardins. Il s’agit d’imaginer comment la création d’œuvres peut se rendre hospitalière pour des formes de vie non-humaines, là où il n’y en a pas ou peu, dans des espaces considérés traditionnellement comme très éloignés de la nature : une école d’art, un lieu de culture classé monument historique, au beau milieu d’une capitale européenne. Comment des œuvres peuvent-elles accueillir, favoriser la présence de plantes, de pollinisateurs, d’oiseaux, dans un monde qui se rend de moins en moins hospitalier pour eux, alors même que leur activité est cruciale pour notre vie commune ? Et comment peuvent-elles contribuer à renouveler nos formes d’attention au vivant dans les lieux où leur existence est la plus invisible et impensée ?
La Chaire fait ainsi le pari de se ressaisir du projet historique des avant-gardes à changer l’art pour changer la vie, dans un temps où changer la vie signifie plus que jamais changer nos relations au monde vivant. Qu’est-ce que cela fait à la création de tenir ensemble le point de vue humain avec le point de vue d’autres vivants que soi ? Quelles formes et chemins artistiques sont ainsi ouverts ?
La Chaire est coordonnée par Estelle Zhong Mengual.
La Chaire est structurée autour d’invitations dans le cadre de la programmation culturelle, de workshops et d’un séminaire de diplôme en 5e année accessible à tou·tes les élèves. Elle donne lieu à un prix pour une production in situ dans le jardin de la Colle Noire, près de Grasse (Alpes-Maritimes) et une exposition des différents projets sélectionnés, dans la Chapelle des Petits-Augustins.