Lauréats de la bourse des Amis des Beaux-Arts 2022

  • Clédia Fourniau - bourse Silver Linings Arts (2022)
  • Manon Gignoux - bourse des Amis des Beaux-Arts de Paris (2022)
  • Gabriel Moraes Aquino - bourse F.P. JOURNE (2022)
  • Mathis Perron - bourse des Amis des Beaux-Arts de Paris (2022)

 

[…] Les œuvres de Clédia Fourniau ouvrent une vision contrastée entre la construction de la réalité et notre rapport à cette réalité. Elles sont une mise en abîme de l’image qui se réfléchit - qui se pense - et qui réfléchit l’image qui la questionne - l’observateurice. […] La majorité de ses tableaux vernis sont à échelle humaine, ce qui a pour incidence d’englober le corps vivant dans le corps tableau. 
[…] Plus que l’ossature du châssis, du squelette de l’objet, [la] matière qui déborde dévoile la peinture sous-cutanée, l’épiderme de l'œuvre qui se met à nue pour révéler ses artères et son appareil vasculaire. Autrement dit, sa vitalité. […]
Anne-Laure Peressin, critique d'art

 


 

Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2019, Manon Gignoux développe sa pratique à travers le dessin comme une trace dansée autour de son corps, le vêtement détourné qui devient volume ou ombre révélée sur le papier, les images ou éléments perturbateurs, la vidéo, les performances. Ses recherches explorent la persistance des corps en leur absence. Son rapport au temps et au mouvement, à l’inerte comme au vivant s'ouvre à de nouveaux territoires par la rencontre inattendue entre une présence spectrale du vêtement et le végétal régénérateur de vie.
Si tout a commencé par un tas de vêtements et d’objets trouvés, elle réalise en 2019 une série de dessins intitulée Corps, ombres, légumes (qui lui ont valu d’être lauréate du Prix du dessin contemporain des Beaux-Arts), puis des fresques de grande envergure sur le thème végétal au Ministère de la Culture. Cette rencontre avec le vivant vient troubler l’aura du vêtement noir et marque l'avènement de la couleur dans son travail.
Geste dansé, geste dessiné, geste plastique, toute sa recherche fait écho à cette affirmation poétique : « Je suis dans ce que je dessine, je témoigne d’un bouleversement ». 
On retrouve son travail dans les collections Neuflize OBC, du musée Galliera et des Beaux-Arts de Paris.

 


 

Né en 1994 à Rio de Janeiro, au Brésil, Gabriel Moraes Aquino vit et travaille à Paris. Il est diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2020. À sa sortie d’école, il intègre plusieurs résidences dont la Cité Internationale des Arts à Paris, la Fondation Fiminco à Romainville et aujourd’hui Artagon Pantin.

Gabriel recherche les intersections entre les échanges intimes et les forces d'agrégation à travers l'impermanence des espaces temporaires. Ses projets sont des prétextes pour générer des situations de rencontre qui soulèvent des questions existentielles liées à la coexistence, aux dualités entre le familier et l'étrange, et à l'empowerment identitaire. Pour révéler les variations possibles d'un même contexte, Gabriel présente souvent son travail sous forme d'actions et d'installations performatives et interactives, invitant le public à se mêler aux différents supports, objets et images. En 2022, il a participé à l’exposition « 100% EXPO » à La Villette, l’intervention culturelle “Battle Piece” en collaboration avec Nicolas Faubert à la Fondation Fiminco et à “Garage Band” par Hatch, entre autres. Pour 2022-2023, il travaillera avec l’association Orange Rouge et les Ateliers Medicis pour développer des projets collaboratifs avec des jeunes collégiens, il présentera son projet lauréat du Fonds régional pour les talents émergents (FoRTE) et il participera du projet « Texture » en collaboration avec Nicolas Faubert et l'Institut des Jeunes Aveugles, qui sera présenté à la Bourse de Commerce - Collection Pinault.

 


 

Mathis Perron est un artiste français diplômé des Beaux Arts de Paris en 2019.
Dessin, édition, vidéo, performance et sculpture s’hybrident et s’organisent dans le chaos des espaces qu’il investit.
L’imaginaire qui l’anime est imprégné du milieu agricole de la Charente-Maritime, où il a grandi et où se trouve désormais son jardin/atelier.
Son travail explore ce territoire façonné par la monoculture et raconte ses histoires parallèles. Il fait surgir ses fantômes, ses fantasmes et montre les ficelles invisibles qui lient les protagonistes de cet immense Théâtre.
Depuis 2015, il cultive, cueille, sèche et infuse des mélanges de plantes aromatiques et médicinales. En déplaçant les gestes de l’herboristerie dans son activité artistique, Mathis Perron cherche à sortir des sentiers battus pour inventer de nouveaux modèles artistiques.
D’après un texte de Camille Paulhan