Résidence Villa Saint-Louis Ndar en partenariat avec les Beaux-Arts de Paris
L'Institut Français du Sénégal et les Beaux-Arts de Paris, avec le soutien des Amis des Beaux-Arts de Paris, proposent à compter de 2023 aux jeunes diplômé.es des Beaux-Arts de Paris une résidence de recherche et de création d’un mois à la Villa Saint-Louis Ndar, première Villa française en Afrique subsaharienne. Cette résidence d’exception permet à l’artiste lauréat.e d’enrichir sa pratique au sein d'une ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Une résidence à la Villa Saint-Louis Ndar est une occasion inestimable de mener un séjour d'exploration créative dans un cadre prestigieux qui attire une centaine d'artistes toutes disciplines confondues, de bénéficier d'une visibilité à l'international et du réseau de coopération culturelle française.
Lucas Bouan Tsobgny est le lauréat 2023 de la Résidence Beaux-Arts de Paris - Villa Saint-Louis Ndar.
Il bénéficiera du réseau et des infrastructures de la Villa Ndar pour développer un projet artistique et proposer des médiations à des publics divers (collectifs d’artistes locaux, publics amateurs, jeunes, scolaires…).
Cet artiste pluridisciplinaire se distingue par ses œuvres sculptées et vivantes où le corps et les matières se frottent, fusionnent avant de se disloquer dans des mouvements ritualisés. Sculpteur et performeur, il orchestre des pratiques d'une éphémère orthodoxie où il danse de façon organique et établit des ponts symboliques qui lient des identités multiples qui se transfigurent. L'instantané du mouvement, de manière organique et sensible, propulse le conventionnel dans une toute autre dimension et le fait continuellement muer. C'est avec cette proposition très personnelle que la candidature de Lucas Bouan Tsobgny a dompté l'exigence des membres du jury, lui permettant de bénéficier d'un accueil d'un mois au sein de la Villa Saint-Louis Ndar.
Son projet soulève les questions organiques autour de la peau, de la mue et de la métamorphose qui traversent son travail plastique et chorégraphique. Pour Lucas Bouan Tsobgny, ces thèmes incarnent un sens très fort au regard de l’état actuel de l’Afrique qui se relève d’un passé colonial dont l’impact est encore probant à Saint- Louis. Sa résidence est l'occasion pour lui de créer un nouveau rituel qui invoque et assemble les gestes, les formes et les récits, réels ou imaginaires, qu'il collecte auprès des Saint-Louisiens. Il porte une attention particulière à la Langue de Barbarie, et entend aller à la rencontre des habitants du village de pêcheurs de Guet- Ndar parce qu'il perçoit déjà la puissance poétique et esthétique de leur activité. Il souhaite s’approprier leurs gestes et les mouvements des poissons, afin de comprendre la complexité des relations que ces habitants entretiennent avec la mer et les rituels qu'ils adoptent. Cette résidence est une opportunité aussi de découvrir la mémoire inscrite dans ces corps et qui nourrit ce rituel contemporain.