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Jean François MILLET (1814 - 1875)  « La prédication de saint Jean-Baptiste »

Jean François MILLET

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Jean François MILLET (1814 - 1875)

« La prédication de saint Jean-Baptiste »

1839

Huile sur toile

32,5 x 40 cm

Signé, numéroté et daté en bas à droite « 18 avril » ; « 18 » ; « Drolling »

Achat vente Tajan (22 juin 2022) : 20 800 €

Montage financier : 10 000 € fonds du patrimoine, 10 800 € Beaux-Arts de Paris

Numéro d'inventaire : 2022. ?

 

Jean-François Millet fait partie de ses artistes immensément populaires que l’historiographie associe rarement à l'École des Beaux-Arts ; son travail est en effet rattaché au mouvement de l'école de Barbizon, connue pour avoir, avant les impressionnistes, prônée le retour à l’étude directe de la nature, pratique traditionnellement opposée à l’enseignement de la rue Bonaparte.  En réalité son œuvre est issu d'un important travail de composition et pétries de culture religieuse ou mythologique, dont la connaissance provient en grande partie de son passage à l'École. Cette esquisse constitue aujourd’hui l'unique œuvre de l'artiste que l'on puisse relier de façon certaine aux tentatives faites par Millet pour obtenir la plus prestigieuse récompense offerte aux élèves de l'École, le prix de Rome. Le sujet se rapporte en effet à la première étape du concours de 1839 et l’œuvre en porte les traces matérielles : la date, 18 avril, la signature du professeur en charge de l’organisation, Michel Martin Drolling (1786-1852) ainsi que le numéro donné à l’œuvre qui permettait d’identifier l’auteur en préservant son anonymat lors du jugement. Cette esquisse tranche de façon éclatante avec les compositions proposées par les jeunes artistes contemporains dont la collection des Beaux-Arts de Paris conserve une série exemplaire. Elle se distingue en effet par la très grande simplification des formes, les coloris sombres, l’usage des cernes noires, la complexité de la scène comportant de nombreux personnages parfois enchevêtrés et le rendu du paysage, sombre et tourmenté, qui laisse pressentir ce qui fondera la future célébrité de Millet, sa capacité à conférer à la nature une dimension spirituelle. Le caractère atypique de cette très belle esquisse atteste ainsi que l’enseignement académique n’a pas fait qu’uniformiser les talents !