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Oracles et spectacles, Paris, Georges Visat. 1967, n° 8/120, livre d’artiste, 12 feuillets non reliés réunissant quatorze poèmes anagrammes illustrés de huit eaux-fortes (1966) sur vélin de rives, huit eaux-fortes hors texte sur papier nacre japon de couleur ; Postscriptum et frontispice à la pointe sèche signé Hans Bellmer, 4° 50082

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Unica ZÜRN (Berlin, 1916 – Paris, 1970)

Oracles et spectacles, Paris, Georges Visat. 1967, n° 8/120, livre d’artiste, 12 feuillets non reliés réunissant quatorze poèmes anagrammes illustrés de huit eaux-fortes (1966) sur vélin de rives, huit eaux-fortes hors texte sur papier nacre japon de couleur ; Postscriptum et frontispice à la pointe sèche signé Hans Bellmer, 4° 50082

 

Née à Berlin en 1916, Unica Zürn quitte l’école à l’âge de 15 ans pour travailler dans une fabrique de textile. Elle mène dans un premier temps une vie éloignée des arts. Ce n’est qu’à l’âge de 33 ans qu’Unica Zürn se lance dans une carrière d’artiste professionnelle tant écrivain que dessinatrice. Sa rencontre avec Hans Bellmer en 1953 est déterminante. Il lui fait notamment découvrir l’art de l’anagramme et du dessin.  Elle l’accompagne à Paris où elle est introduite dans le cercle des surréalistes. A sa mort en 1970, elle laisse une œuvre immense tant poétique que dessinée, légèrement occultée par les évènements marquant de la vie de l’artiste qui a (trop) souvent donné lieu à une lecture psychanalytique de ses créations.

 

Les anagrammes que lui fait découvrir Hans bellmer prennent une place primordiale dans l’œuvre de Zürn. Entre 1953 et 1964, elle compose 124 poèmes anagrammes dont plusieurs sont insérés dans ses dessins. Son premier recueil d’anagrammes Hexentexte, paraît en 1954 avec une préface et des dessins d’Hans Bellmer, puis en 1967 Oracles et spectacles avec un frontispice toujours signé Hans Bellmer.

 

Avec le démantèlement morphologique du mot, en déconstruisant le signe et la représentation, l’anagramme dynamite l’opération symbolique du langage. Dans ce sens les anagrammes d’Unica Zürn restent étroitement liées à la démarche esthétique d’Hans Bellmer qui lui s’évertue à décomposer les corps. Sans se livrer à une lecture purement psychanalytique des anagrammes dessinés d’Unica Zürn, on peut néanmoins y voir, en résonnance avec la maladie qui l’a frappée, une tentative de rassemblement, de reconstruction d’un moi éclaté et la recherche éperdue d’une impensable unité.