Mardi 27 mai 2025

19H00 - 20H30

Amphithéâtre des Loges

14 rue Bonaparte, 75006 Paris

ENTRÉE LIBRE

En écho à l’exposition Paris Noir au Centre Pompidou, cette rencontre met en lumière les pédagogies critiques et décoloniales qui ont redéfini les pratiques artistiques panafricaines et influencé l’enseignement artistique contemporain. 

 

Une discussion modérée par Eva Barois de Caevel réunissant Euridice Zaituna Kala et Pascale Marthine Tayou, viendra questionner les tensions entre systèmes éducatifs institutionnels et pédagogies alternatives dans les contextes post-indépendances africaines. 

La rencontre sera précédée d’une après-midi de projections autour de relectures historiques de pédagogies panafricaines, en Amphi des loges de 14h à 18h.

Lors de cet après-midi de projections, des films critiques et engagés seront montrés au public tel que Performances Mensonges vérité de Sokey Edorh, plasticien et cinéaste contemporain dont la démarche s’ancre dans les réalités sociales du Togo. La projection de Yankel, un documentaire d’Idrissa Diabaté au cœur de la réalité sociale du mouvement ivoirien Vohou-vohou interroge la transmission artistique en rupture avec les cadres coloniaux. Seront également abordées les approches décoloniales du pionnier nigérian Demas Nwoko, révélées dans un documentaire d’Andy Amadi Okoroafor, ainsi que les démarches radicales des artistes sénégalais Issa Samb et Bouna Medoune Seye, documentées par Wasis Diop.

 

Paris Noir

 

 

 

 


Euridice Zaituna Kala est une artiste-enseignante dont l’œuvre aborde les transformations historiques et culturelles de la mémoire (personnelle comme collective) en tant que matériel manipulé et accaparé. Elle emprunte au vocabulaire visuel des archives, surtout en ce qui concerne l’héritage des femmes, une approche matrimoniale, y cherchant les traces de subjectivités et de communautés invisibilisées. Elle s’intéresse à la représentation ‘des corps, et en particulier des corps noirs et ou marginalisés’ et aux conditions matérielles de leur existence (architectures, écosystèmes, éléments de soin) dans le but de produire des gestes réparateurs et familiers. Son travail prend la forme d’installations, de performances, d’images, d’objets et de livres.

Diplômée en photographie expérimentale du Market Photo Workshop à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2012 et de la Asiko School à Maputo (Mozambique) en 2015, Euridice Zaituna Kala est lauréate de la Bourse Villa Vassilieff / ADAGP (2019/2020). En 2023, elle est en résidence à la Villa Medicis à Rome, pour réaliser des recherches sur l’artiste mozambicaine Bertina Lopes. Elle présente actuellement une exposition personnelle au Centre d’Art la Criée à Rennes, intitulée Daylighting, son travail est également présenté en France cette année dans deux expositions collectives, Tactical Specters à La ferme du buisson, Noisiel (mars à juillet 2025) et Primavera, Primavera au FRAC Méca, Bordeaux (jusqu’au 25 mai 2025).

 

L'artiste Pascale Marthine Tayou est connu d’un large public international. Son travail se caractérise par sa variabilité et ne se limite pas à un médium ou à un ensemble particulier de questions. Dès le début de sa carrière, Pascale Marthine Tayou a ajouté un « e » à son prénom et à son deuxième prénom pour leur donner une fin féminine, se distançant ainsi ironiquement de l’importance de la paternité artistique et des attributions masculines/féminines. Cela vaut également pour toute réduction à une origine géographique ou culturelle spécifique. Ses œuvres ne sont pas seulement médiatrices en ce sens entre les cultures, ou mettent l’homme et la nature dans des relations ambivalentes entre elles, mais sont produites dans la connaissance qu’elles sont des constructions sociales, culturelles ou politiques. Son travail est délibérément mobile, insaisissable de schéma préétabli, hétérogène. Les objets, sculptures, installations, dessins et vidéos produits par Tayou ont en commun une caractéristique récurrente : ils évoquent un individu qui se déplace à travers le monde et explore la question du village global.

 

Eva Barois de Caevel est conservatrice au Service de la création contemporaine et prospective du Musée national d’art Moderne - Centre Pompidou à Paris. Elle réside en Seine-Saint-Denis et dans le Loiret. Elle a été lauréate de la bourse de recherche curatoriale du Cnap en 2020 et de l’ICI Independent Vision Curatorial Award en 2014. Elle a publié de nombreux textes dans des catalogues d’expositions et revues spécialisées. Précédemment curatrice indépendante, elle s’est consacrée à l’écriture, à la curation, à la pédagogie, à l’enseignement, à l'édition et à la recherche en dialogue avec de très nombreuses personnes.
Elle a travaillé pour le centre d’art RAW Material Company à Dakar, a été curatrice pour le LagosPhoto Festival et a fait partie de l’équipe curatoriale d’EVA International, la biennale d’Irlande. 

Elle a mené des projets avec, entre autres, le Cnap, le MO.CO., le Capc, Bétonsalon, le Frac Sud, la Drac Île-de-France, la Fondation d’entreprise Pernod Ricard, Triangle-Astérides, les Tanneries, le Centre d’art Madeleine-Lambert, le Salon de Montrouge, le Musée du quai Branly - Jacques Chirac, le Muséum national d’Histoire naturelle, le Musée de l’histoire de l’immigration, Artagon Pantin, La Galerie à Noisy-Le-Sec, la Deichtorhallen d’Hambourg, le Frac Lorraine, la Villa Médicis - Académie de France à Rome, le Palais de Tokyo, Art Basel Paris+, la Fondation Thalie, la collection Société Générale, AWARE.