Néoanalogue
Michel Poivert qualifie de « néoanalogues » des pratiques photographiques mettant en œuvre des processus de création qui affirment le rôle de la matérialité et de l’expérimentation primant sur la production d’une image. Il ouvre ainsi sur la notion globale de « culture analogique » définie comme le pendant de la « culture numérique ». L’analogique ne désigne plus un fait technique mais un fait culturel. Ce qui caractérise le néoanalogue est une forte conscience « écosophique », soit une perception de l’ère anthropocène comme cadre général historique. À cet égard, le tournant analogique marque un projet politique.
Michel Poivert est Professeur d'histoire de l'art à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne, où il a fondé la chaire d’histoire de la photographie, il est critique et commissaire d'exposition, et préside le Collège international de photographie. Il a notamment publié La photographie contemporaine (Flammarion, 2018), Brève histoire de la photographie, essai (Hazan, 2015), 50 ans de photographie française de 1970 à nos jours (Textuel, 2019), Contreculture dans la Photographie contemporaine (Textuel, 2022). Il a notamment organisé les expositions L’Événement, les images comme acteur de l’histoire, au Jeu de Paume à Paris, (2007), Nadar, la Norme et le Caprice (Multimedia Art Museum, Moscou, 2015), Métamorphose - La photographie en France 1968-1989 (Pavillon Populaire, Montpellier, 2022), AImagine - Photography and Generative Image (Hangar, Bruxelles, 2025).
Dans le cadre de la chaire Photo Extra-Large soutenue par Neuflize OBC.
Crédits photos : © Mouna Saboni