Début mars, Manon Delarue a invité Julio Ruiz à venir poser et danser dans l’amphithéâtre de morphologie.
" Originaire d’Almeria, ce danseur vit dans le flamenco depuis l’âge de cinq ans. Pour lui, la danse est comme une profession de foi, une manière d’exister et d’affirmer sa différence. En cours, il nous a raconté qu’il dansait avec sa sensualité, sa force mais aussi avec beaucoup de vulnérabilité. Il est aujourd’hui le premier « bailaor » flamenco du monde à être accueilli en résidence au Centre National de la Danse et c’est dans ce cadre qu’il a pu venir à Via Ferrata. Il y préparait son prochain spectacle, « la Familia », dont il nous a montré un extrait, et dans celui-ci, il raconte comment il s’est défait des traditions familiales pour assumer son homosexualité.
L’idée de cette invitation était d’offrir aux élèves la possibilité d’entrer dans un autre rapport au corps : le corps dansant, comme lieu de mémoire, de blessure mais aussi de libération et de partage.
Cela fait écho à notre travail autour du duende, énergie brûlante espagnole qui naît de la tension entre la maîtrise et la perte de contrôle, les sentiments sombres et le plaisir. Je souhaitais que la classe éprouve ce que le flamenco peut faire à un espace, à un groupe et aussi, à un trait. Quand Julio s’est mis à danser, très vite, les élèves ont arrêté de dessiner. L’enjeu était de se charger de ces émotions, de ressentir les games, l’éventail des sentiments pour s’en servir, ensuite, dans le dessin. "

©Frantz Vaillant

©Frantz Vaillant

©Frantz Vaillant

©Frantz Vaillant