Si les collections des Beaux-Arts de Paris possèdent un portrait posthume de Rodolphe Bresdin dans son atelier, elles n’avaient jusqu’ici aucune des planches gravées ou lithographiées de l’artiste maudit, mort dans la misère, au surnom si éloquent de « Chien-caillou ».
Ce frontispice est exemplaire de son œuvre incomprise en son temps, libre et transgressive, excentrique et aux inspirations mystérieuses tant admirée de Baudelaire, désormais recherchée et devenue rarissime. Répondant à la commande d’un auteur tombé aujourd’hui dans l’oubli, le comte Thierry-Faletans, Bresdin rebelle aux exigences de l’auteur et finit par graver en lieu du titre de l'ouvrage, sur la pierre centrale, un rebus fantasmagorique.
De remarquable dans l’inscription signée en grand par Rodolphe Bresdin, outre les os, tête de mort, profil à la tempe dotée d’une roue solaire, hibou, les mots « calvai[re] du vieux caillou » suivis d’un crucifix, « coplast [complainte], Remember ». À droite de la pierre, Bresdin se portraiture sous les traits du vieillard.
Bresdin tire huit épreuves de ce frontispice.