L’œuvre de Myriam Mihindou ne connaît aucune frontière, au sens propre comme au figuré. Du saut en hauteur à l’architecture, en passant par l’école des beaux-arts de Bordeaux, sa formation déploie plusieurs espaces d’expression. Elle évacue la question de l’appartenance à une culture spécifique ou à un médium artistique en jouant des porosités et de la « Relation » telle qu’Édouard Glissant l’a définie. La performance, comprise comme une pratique où le corps est à la fois l’outil et l’écran d’une pensée, peut être envisagée comme le fil conducteur d’une création artistique cathartique. Avant cela, le voyage et la rencontre nourrissent son travail.
De l’Égypte à la France métropolitaine, en passant par le Maroc, la Réunion, le Gabon, l’Ouganda ou les États-Unis, M. Mihindou est une véritable exote, qui, par le déplacement et l’expérimentation de lieux et de contextes spécifiques, mène une recherche physique et mémorielle. Sur place, elle investit et arpente les langues, les énergies, les histoires, les paysages, les corps, les matériaux qu’elle va ensuite injecter dans ses performances et sculptures. (Texte de Julie Crenn, critique d’art et commissaire d’expositions)
Penser le présent est réalisé avec le soutien de Société Générale.
Vendredi 15 avril 2022
Amphithéâtre des Loges
Crédit photo : Ronald Staub