Cette exposition inaugure une programmation réflexive mise en œuvre par l’équipe de la conservation des Beaux-Arts de Paris afin de mettre en perspective le présent
singulier de cette école-musée par son histoire tout aussi unique et fondatrice de la pensée muséale en France.
À partir d’une dizaine de figures emblématiques - architecte, conservateur·ice, donateur·ice -, La Fabrique des collections incarne les principales étapes de la constitution d’un patrimoine qui a toujours vocation à nourrir l’imaginaire des jeunes artistes. De l’Académie royale à la seconde moitié du XXe siècle, cette exposition révèle une histoire méconnue et devenue en grande partie imperceptible, incarnée par des personnages hauts en couleur et pavée d’anecdotes fondatrices. Associant des objets de différente nature, œuvres et archives, dans un schéma narratif commun, l’exposition prend un parti résolument contemporain.
Les collections des Beaux-Arts de Paris doivent beaucoup à Alexandre Lenoir, peintre et critique d’art qui crée à l’emplacement futur de l’École le premier musée consacré à l’art français, appelé musée des monuments français, dont la vocation principale est pédagogique. Les éléments monumentaux qui demeurent à la fermeture de ce musée constituent, avec les collections héritées des Académies royales, le noyau du « musée des études » construit par l’architecte Félix Duban et conçu par le premier conservateur de l’École, Louis Peisse. Son développement repose ensuite sur l’action d’Eugène Müntz, initiateur de son inventaire, ou encore de Wanda Bouleau-Rabaud, première femme conservatrice aux Beaux-Arts de Paris.
Le musée est aussi fondé sur la générosité, grâce à l’afflux de plusieurs centaines de legs et dons dont le contenu comme les motivations sont d’une grande diversité : anciens élèves de l’École, comme l’architecte Joseph Michel Lesoufaché ou le graveur Jacques Edouard Gatteaux ; personnages politiques à l’instar de Victor Schoelcher ; philanthropes méconnu·es, comme Célestine Chenavard, ou encore des collectionneurs amoureux d’un lieu atypique, à l’instar de Jean Masson ou Mathias Polakovits. Chacun·e, à leur manière, ont fait les collections des Beaux-Arts de Paris.
Une quarantaine d’œuvres, pour la plupart inédites, seront présentées. Parmi elles, une sanguine de Charles Le Brun préparatoire à un Mai de Notre-Dame, un dessin d’Ingres, survivant miraculeux aux incendies de la Commune, ainsi qu’une esquisse de jeunesse à la plume de Georges Rouault. Des œuvres inattendues seront également à découvrir, comme l’estampe relative à l’abolition de l’esclavage de David Lucas ou le journal intime de la responsable des collections de l’École pendant les événements de Mai 68.
Un catalogue est publié à l'occasion de l'exposition.
Commissariat
Hélène Gasnault, conservatrice des dessins, Estelle Lambert, conservatrice des manuscrits et imprimés, et Alice Thomide-Berrada, responsable des collections et conservatrice des peintures, sculptures et objets aux Beaux-Arts de Paris.
« Aux Beaux-Arts de Paris, des trésors de collections » - Libération
« À ses donateurs, l’École des Beaux-Arts reconnaissante » - Le Figaro
Informations pratiques
14 rue Bonaparte, Paris 6e
Du mercredi au dimanche, 13h-19h
2, 5 ou 10 €, c’est vous qui choisissez !