WE PAINT! est une exposition sur l’effervescence de la peinture dans l’art contemporain qui aura lieu du 24 mars au 24 avril 2022 au Palais des Études des Beaux-Arts de Paris sous le commissariat indépendant de Cristiano Raimondi, qui en assurera également la scénographie.
Cette exposition programmée par les Beaux-Arts de Paris présente cet état de la peinture contemporaine au travers des 33 artistes français et étrangers sélectionnés ces 10 dernières années par le Prix Jean-François Prat, dans une scénographie spécifiquement réalisée à cette occasion au coeur de l’emblématique cour vitrée de l’École des Beaux-Arts de Paris.
WE PAINT! est une contribution sur le sujet pictural, au même titre que les récentes expositions Stop Painting ! à la Fondazione Prada (Venise) ou Mixing it Up: painting now, à la Hayward Gallery de Londres, en 2021.
L’exposition WE PAINT! a reçu le soutien du Fonds de dotation Bredin Prat pour l’art contemporain.
Artistes présentés :
Farah Atassi
Janis Avotins
Zander Blom
Chloë Saï Breil-Dupont
Guillaume Bresson
Sol Calero
Nicolas Chardon
Mathieu Cherkit
Jean Claracq
Philippe Decrauzat
Stelios Faitakis
Jonathan Gardner
Miryam Haddad
Kei Imazu
Florian Krewer
Alexandre Lenoir
Turiya Magadlela
Maude Maris
Landon Metz
Anne Neukamp
Gavin Perry
Toyin Ojih Odutola
Li Qing
Raphaëlle Ricol
Nicolas Roggy
Matt Saunders
Pierre Seinturier
Avery Singer
Patricia Treib
SoiL Thornton
Lesley Vance
Rezi van Lankveld
Marine Wallon
Misfire, Le Métier de vivre, Mais pour me parcourir enlève tes souliers et Le Partage d’une passion pour le dessin… Les expositions de l’Acte 4 convoquent les propriétés physiques des œuvres, leur capacité à la transformation, au déplacement, le pouvoir d’une forme à se propager dans une autre, sa capacité à faire déliquescence. Contrainte spatiale et notion d’échec, rôle du faire et de sa fonction, les expositions présentées imaginent la porosité des normes spatiales et collectives.
L’Acte 4 du Théâtre des expositions est créé par la troisième promotion 2021-22 de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » des Beaux-Arts de Paris. Quinze étudiants artistes de l’École travaillent en groupes avec six commissaires associés à la filière pour accompagner et faire émerger des projets d’expositions. Mais plus que d’expositions stricto sensu, il s’agit surtout d’un processus, d’une recherche et d’un partage d’idées.
L’Acte 4 sera ponctué de nombreux événements : un speed dating pour artistes célibataires, des concerts, performances, lectures… Un livret commun, bilingue, les réunit pour les présenter.
Avec l’accompagnement des conservatrices des collections.
L’identité visuelle a été conçue par Margot Bernard et Caroline Rambaud, étudiantes de la filière.
Programmation culturelle dans le cadre de l'expo :
Mercredi 6 avril 18h30 Discussion avec Alice Dusapin, chercheuse, curatrice et éditrice autour de l’ouvrage Wolfgang Stoerchle : Success in Failure
Dans le cadre de Misfire
19h45 Nefeli Papadimouli performance avec 6 performeurs 30min
Dans le cadre de Mais pour me parcourir enlève tes souliers
Mercredi 13 avril 19h30 Visite performée Partage d'une Passion pour le dessin par Emmanuel van der Elst, étudiant aux Beaux-Arts de Paris (env 15 min)
Mercredi 27 avril
18h30 Visite guidée de l’exposition Partage d'une Passion pour le dessin par Daniel Schlier, artiste et enseignant aux Beaux-Arts de Paris
18h30 Discussion entre Matthieu Quinquis, Observatoire International des Prisons (OIP); Julie Ramage, artiste et Ines Giacometti, avocate
Dans le cadre de Mais pour me parcourir enlève tes souliers
19h30 Visite performée Partage d'une Passion pour le dessin par Emmanuel van der Elst, étudiant aux Beaux-Arts de Paris (env 15 min)
MISFIRE
L’exposition Misfire accueille des œuvres qui explorent le potentiel esthétique, émotionnel et subversif de l’échec, intentionnel ou involontaire, tant au niveau de leur processus créatif que de leur réception critique. Bien que l’expérience de l’échec occupe une place centrale dans le parcours académique et professionnel des artistes formés aux Beaux-Arts de Paris, ses traces se révèlent discrètes dans l’histoire d’une école marquée, tant dans son système de concours que dans son décor architectural, par l’exaltation des réussites de ses « grands maîtres ».
Oscillant entre les émotions négatives qui lui sont traditionnellement associées et les récupérations politiques qui peuvent en émaner, sa nature ambivalente nous incite pourtant à reconsidérer son impact tant sur la matérialité des œuvres que sur la psychologie de leurs auteurs. Déployées au sein d’un espace scénique pensé comme instable et dégénératif, les expérimentations menées par les artistes réunis dans cette exposition investissent à différentes échelles les « poétiques de l’échec » : ratages techniques, foirades répétées, sabotages individuel et mutuel, amateurisme feint, acte de désœuvrement politique, détournement d’œuvres inachevées ou abandonnées par leurs auteurs, parasitage des dispositifs d’évaluation et de légitimation de valeur artistique …
Ces gestes indisciplinés dessinent ainsi de multiples stratégies contre-productives qui mettent en déroute les discours, normes et représentations sociales autour de la virtuosité et de la reconnaissance institutionnelle des artistes. Témoins d’échecs autant éprouvés et dis-simulés qu’assumés et sublimés, ces œuvres interrogent les injonctions à la réussite, à l’efficacité et à l’attractivité constantes entretenues par un monde de l’art ultra concurrentiel dans lequel plus aucune impasse créative ne semble possible.
Sur une idée de Vincent Enjalbert, commissaire associé à la filière, avec l’aide de Glenn Espinoza, Yanma Fofana, Charline Gdalia, Jean-Baptiste Georjon, Clarisse Marguerite et Caroline Rambaud, étudiants de la filière « Artistes & Métiers de l'exposition ».
Artistes présentés : Geneviève-Charlotte d’Andréis, Atelier Populaire, Antony Béraud, Valentin Bonnet, Jean-Louis Brian, Gwendal Coulon, Honoré Daumier, Gabriel Day, Clément Erhardy, Andreas Février, Jef Geys, Lisa Lavigne, Corentin Leber, Adrien van Melle, Pierre Merigot, Juliette Peres, Loïs Szymczak, Sophie Torrell et anonymes.
Scénographie imaginée avec Noémie Benlolo, Sara Negra et Thelma Vedrine, étudiantes de l’ENSA Paris-Malaquais.
LE MÉTIER DE VIVRE
Le métier se présente comme l’action de se préciser dans une forme, de se déterminer dans une vie. Traversé par des contraintes temporelles et économiques, ce dernier peut se définir par la pratique d’un savoir autant que par l’expression d’un besoin. Qu’en est-il des artistes, de ceux qui ont fait profession de créer et déploient leur création en instrument à vivre ? Quel emploi pour ces artistes, à la fois artisans et habitants d’un monde qu’ils modèlent autant par le faire que par le vivre ?
Réunissant différentes générations de producteurs qui dialoguent par-delà les âges, l’exposition explore par la technique, les gestes et la pratique la proximité qui se noue entre l’art et la sphère parallèle des disciplines appliquées. Loin d'un art autarcique, le « métier de vivre » interroge ainsi la possible ouverture de l’activité artistique à des modalités de production décloisonnées et collectives, capables de renouveler les échanges entre l'œuvre et l'objet, entre l'art et la vie.
Pour sonder la nature des créations et des créateurs et questionner la relation ambiguë qu’ils peuvent entretenir avec l’ouvrage et l’usage, l’exposition, dans la tradition des « maisons polyvalentes » médiévales, s’organise en un espace qui glisse de l’atelier au logement.
Ce lieu à deux entrées invite enseignants, étudiants, enlumineurs, artistes, brodeurs, designers et menuisiers à participer à l’écriture d’une histoire dans laquelle les professions, les choses et les êtres peuvent se confondre au-delà des fins pour investir un nouveau devenir des formes.
Sur une idée de Raphaël Giannesini, commissaire associé à la filière, avec l’aide de Yanma Fofana, étudiante de la filière « Artistes & Métiers de l'exposition ». Avec l’accompagnement des conservatrices des collections.
Artistes présentés : Pascal Aumaitre, Ludovic Beillard, Marion Chaillou, Xolo Cuintle, Ann Daroch, Jonh Henry Dearle, Francisco G Pinzón Samper, Ninon Hivert, Maître de Jacques de Besançon, Maëlle Lucas-Le Garrec, Matteo Magnant, William Morris, Kiek Nieuwint, Eliott Paquet, Charlotte Simonnet, Raphael Sitbon, William Arthur Smith Benson, Luca Resta, Constantin Von Rosenschild, Philip Webb.
Scénographie imaginée avec Roxanne Bernard et Nour El Blidi, étudiantes de l’ENSA Paris-Malaquais, et la complicité de la base bois des Beaux-Arts de Paris.
MAIS POUR ME PARCOURIR ENLÈVE TES SOULIERS
Mais pour me parcourir enlève tes souliers1 engage une réflexion critique sur la conception spatialiste qui considère les formes architecturales comme déterminantes de l’organisation des pratiques sociales. Investis d’une fonction opérationnelle et normative capable d’assurer la régulation quasi-naturelle des comportements humains, les dispositifs architecturaux constitueraient « des formes d’organisation de l’espace, porteuses intrinsèquement de bonnes pratiques sociales »².
Cette conception spatiale trouve son expression paroxystique dans des institutions comme l’école, l’hôpital ou la prison, où il s’agit d’éviter tout mouvement de foule ou de confusion, tout en « élevant » les âmes et les esprits. Ainsi, dans l’univers carcéral, une logique séparative et cellulaire s’impose, supposément investie de qualités propres, aptes à punir, neutraliser, dissuader, guérir les individus pour mieux les réinsérer dans la société ensuite. Leur peine est comme spatialisée, les dispositifs architecturaux sans cesse réévalués pour contraindre leurs corps et limiter leurs possibles échanges.
Cette logique de distribution spatiale autoritaire, qui vise à attribuer à chaque fonction et à chaque individu sa juste place, dépasse parfois les murs de la prison : on la retrouve aussi dans la multiplication d’espaces d’activités bien délimités, comme dans le zonage qui caractérise nos paysages urbains. Tous impliquent un surinvestissement des agencements spatiaux qui contraignent nos interactions sociales, et conduisent à une certaine dépersonnalisation.
L'exposition réunit des œuvres qui sont comme autant de techniques de détournements pour sortir de ces conceptions spatiales parfois autoritaires. Face à des espaces figés, il s’agit d’explorer des espaces mouvants, adaptables, ou même vivants. Au sein de cette exposition, les artistes conçoivent l’écriture de l’espace comme une partition, sans cesse à réinterpréter.
1. Titre emprunté à Jean Genet dans son poème La Parade, 1948
2.Levy J., Lussault M. (2003), Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Paris
Sur une idée de Violette Morisseau, commissaire associée à la filière, avec l’aide de Zoé Bernardi et Amandine Massé, étudiantes de la filière « Artistes & Métiers de l'exposition ».
Scénographie imaginée avec Marine Henninot et Mathilde Josse, étudiantes de l’ENSA Paris-Malaquais.
LE PARTAGE D’UNE PASSION POUR LE DESSIN
Le Partage d'une passion pour le dessin dévoile un ensemble exceptionnel de 90 dessins, entrés dans les collections de l'École grâce à la générosité de l'association « Le Cabinet des amateurs de dessins des Beaux-Arts de Paris ». L'exposition est organisée à l'occasion des quinze ans de l'association, qui a permis d'acquérir plus de 200 chefs-d'œuvre depuis 2006. Le parcours est organisé par école, italienne, nordique et française à travers les siècles. Seront présentés des dessins signés Eugène Delacroix, Jean-Honoré Fragonard, Jean-Baptiste Greuze, Gerrit Van Honthorst, Giuseppe Penone ou encore Simone Peterzano. L'exposition se termine sur une sélection consacrée aux lauréats du Prix du dessin contemporain, avec entre autres Marcella Barceló, Tiziano Foucault-Gini ou Manon Gignoux.
Commissariat assuré par Emmanuelle Brugerolles avec Raphaëlle Reynaud, médiation par Margot Bernard, Caroline Rambaud, Hugo da Silva, Amandine Massé et Clarisse Marguerite, étudiants de la filière.
Depuis 2005, date de sa création, l’association « Le Cabinet des amateurs de dessins des Beaux-Arts de Paris » participe activement à l’enrichissement des collections graphiques des Beaux-Arts de Paris.
En plus de quinze ans, elle a su compléter le fonds par l’acquisition d’œuvres majeures, de la main d’artistes absents jusqu’alors de l'institution.
Face à un marché existant et des moyens modestes, l'association, constituée de collectionneurs mais aussi de marchands, a su choisir des dessins de grande qualité, teintés d’une certaine originalité, incitant les étudiants à venir les découvrir à l’occasion d’expositions organisées dans le Cabinet des dessins. Elle n’a pas hésité à contribuer parfois à une acquisition du Fonds du Patrimoine du Ministère de la Culture, comme pour le dessin de Gerrit Van Honthorst présenté dans ce communiqué.
Ses goûts éclectiques touchent toutes les écoles mais aussi tous les siècles, sans oublier le dessin contemporain. L’association a créé en 2013 un Prix du dessin contemporain récompensant un jeune artiste des Beaux-Arts de Paris dont une œuvre est offerte et vient enrichir à cette occasion le fonds de l’École.
Sensible à la transmission et à la connaissance des arts plastiques auprès du jeune public, elle a mis en place depuis plus d’une douzaine d’années un projet pédagogique auprès des scolaires des académies de Créteil et de Versailles, permettant à leurs élèves de découvrir les beautés d’une feuille italienne, française ou nordique, avec ses techniques et ses particularités.
L’association le Cabinet des amateurs de dessins, présidé par Daniel Thierry depuis 2015, a souhaité dévoiler cette année une partie de ces acquisitions lors d’une exposition qui se tiendra du 22 mars au 24 avril au Palais des Beaux-arts.
Misfire
Le Métier de Vivre
Mais pour me parcourir enlève tes souliers
Le Partage d'une Passion pour le Dessin
BILLETTERIE RESPONSABLE
2, 5 ou 10 €, c’est vous qui choisissez !
La billetterie responsable invite chaque visiteur venant découvrir une exposition aux Beaux-Arts de Paris à choisir son ticket d’entrée parmi 3 tarifs proposés : 2 €, 5€ ou 10 €. Contribuez selon vos moyens, votre passion et votre désir d’engagement !
Gratuité (sur présentation d’un justificatif en cours de validité) :
• moins de 18 ans
• étudiants et enseignants des écoles nationales supérieures d’art et d’architecture du Ministère de la Culture
• étudiants des institutions membres de l’Université Paris-Sciences-et- Lettres (PSL)
• étudiants de l’École du Louvre
• titulaires de la carte du Ministère de la Culture
• Amis des Beaux-Arts de Paris
• détenteur des cartes : Maison des Artistes, ICOM, ICOMOS, Association française des commissaires d’exposition (CEA)
• journalistes
• demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux
• handicapés civils et mutilés de guerre (avec un accompagnateur)
Les quatre expositions de l’Acte 3 ont en commun l’amour du vivant. Elles manifestent une volonté d’expérimenter d’autres manières d’être attentifs à la complexité et l’intensité de la vie, et de spéculer sur l’avenir. Chacune propose de faire dialoguer les collections de l’École avec l’extérieur à sa manière.
Speed Dating propose une rencontre entre les peintres de l’atelier Nina Childress des Beaux-Arts de Paris et ceux des Beaux-Arts de Dresde (HfBK). Des œuvres emblématiques issues des collections des Beaux-Arts de Paris, primées dans le cadre du concours du Torse créé en 1784 et du prix Jauvin d’Attainville fondé en 1877, viennent perturber cette rencontre. Acqua Alta écrit le scénario d’un futur immergé sous l’eau, après l’apocalypse. Dans un monde contaminé où le vivant aurait refleuri de plus belle, A Single violet transplant suit les conseils de Silvia Federici, universitaire, enseignante et militante : «L’erreur est de se donner des buts inatteignables et de toujours se battre « contre » plutôt que de s’efforcer de construire quelque chose. ». Enfin, L’Appel dessine le paysage laissé par une meute d’artistes. Entre la forêt et la cabane, ce sont des présences/absences qui invitent à la déambulation.
L’Acte 3 du Théâtre des expositions est créé par la troisième promotion 2021-22 de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » des Beaux-Arts de Paris. Quinze étudiants artistes de l’École travaillent en groupes avec six commissaires associés à la filière pour accompagner et faire émerger des projets d’expositions. Mais plus que d’expositions stricto sensu, il s’agit surtout d’un processus, d’une recherche et d’un partage d’idées.
L’Acte 3 sera ponctué de nombreux événements : un speed dating pour artistes célibataires, des concerts, performances, lectures… Un livret commun, bilingue, les réunit pour les présenter.
L’identité visuelle a été conçue par Caroline Rambaud, Margot Bernard et Glenn Espinoza, étudiants de la filière.
Infos pratiques :
Vernissage le mercredi 2 février 2022 de 18h à 21h
Le passe sanitaire et le port du masque sont obligatoires.
A Single Violet Transplant
Entre toi et moi, nous savons très bien que c’est une bien plus grande traversée du désert que celle que l’on nous porte à croire. Toi tu as planté un grand pré vénéneux, cerné de violet et de crachats au sol. Tu es aussi la mère de chaque fleur que l’on croise sur ce parterre contaminé.
Lorsque je te demande pourquoi tu as choisi cette couleur, tu me réponds que ce n’est même pas une couleur primaire et que de ce fait cette couleur on ne la retrouve pas souvent dans la nature. Tu as choisi le violet car c’est une couleur en marge de l’arc-en-ciel, ça me fait penser à nous. Tu m’expliques que l’image est plus forte que le langage, c’est vrai pour toi qui parles avec les libellules et les abeilles. On entend les rumeurs électriques de chaque insecte, les mêmes que celles des soudures sur le métal. Les chutes et les aspirations des architectures en ruines, le bruit des rails qui tente de vous prévenir.
Tu m’expliques que le rêve de chaque artiste c’est de créer quelque chose qui change la manière de fonctionner de quelqu’un, j’en suis intimement convaincue. Tu connais tes œuvres seulement dans tes rêves et pourtant tu sais qu’elles verront le jour.
Ce sont tes filles et tes cheveux blancs, ce sont des grands cris étouffés de douleur. Ce sont les orties qui poussent aux pieds des grands terrains vagues près des logements sociaux.
Tu as les mains sales à cause de la cire et du plâtre, et tu laisses traîner tes chaussures. Mais les spectres d’hier tu les remplaces un à un. Tu regardes la pluie te laver les mains, tu sais que grâce à ton travail tout sera clair, que les barrières d’acier commencent déjà à se faire ronger par la cire molle. Aucun miracle seulement des pas les uns après les autres. Les battements des ailes des papillons gynandromorphes qui lavent l’air vicieux que les hommes crachent.
Je reçois une photographie d’une greffe de cœur, un cœur qui continue de battre dans une petite boîte en plastique. Après cette opération, le corps continue de fonctionner mais il fonctionne différemment. Tu continuais de me parler de cette image d’une greffe violette, tu n’a même pas pensé que ça voulait aussi dire rempoter des violettes pourtant tu parles anglais.
Sur une proposition d’Emma Passera, commissaire associée à la filière «Artistes & Métiers de l’exposition » avec Anousha Mohtachmi et Clara Midon, étudiantes de la filière. Artistes présentés : Sofia Bonilla, Inès Cherifi, Mimosa Echard, Victor Gogly, Lucas Hadjam, Dylan Maquet, Clara Midon, Anousha Mohtashama, Winnie Mo Rielly, Francisco G. Pinzon Samper, Séquoia Scavullo et un anonyme.
Acqua Alta
Paris 2019,
L’Agence de l’innovation de défense, l’État-major des armées, la Direction générale de l’armement, des relations internationales et de la stratégie sont à court d’idées. À quoi ressemblera le monde dans trente ans ? Et dans soixante ans ? Par où la menace arrivera-t-elle ? Par la mer ?
Oui, probablement. Les eaux ont déjà commencé leur lente et terrible ascension. Qui peut dire ce qui se produira lorsque la face des continents aura changé ? Personne. À moins qu’une infime portion de la population puisse faire preuve de clairvoyance.
Ainsi, répondant à l’appel, auteurs de science-fiction et artistes rejoignent le groupe d’experts scientifiques et militaires déjà constitué. L’équipe est au complet. Nom de code de la mission : Acqua Alta. Leur but ? Écrire des scénarios, produire des artefacts, et surtout mettre à mal l’armée en prévoyant le futur de la guerre et des révolutions. Ensemble, ils écrivent le scénario des événements qui se produiront lorsque les océans et les mers envahiront les rives de nos continents. La réunion vient de s’achever, tout le monde reprend son souffle près de la machine à café.
L’exposition s’inspire de faits réels.
Sur une proposition de Grégoria Lagourgue, commissaire associée à la filière, accompagnée de Jean-Baptiste Georjon, Mara Thevenet, Caroline Rambaud, Clarisse Marguerite, Joséphine Berthou, Amandine Massé et Margot Bernard, étudiants de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition ».
Scénographie par Julien Calas, Coralie Coralie Gérardin et Raphael Tétreault-Boyle, étudiants de l’École supérieure d’architecture Paris-Malaquais. Artistes présentés : Clarisse Aïn, Gilad Ashery, Quentin Chambaz, Armand Corcelles, Frederik Exner Carstens, Anna Massiot, Para Data, Chloé Cordiale, Mathieu Sauvat, Liv Shulman, Radouan Zeghidour et des anonymes.
L'Appel
« Je crie au loup.
Loup y es-tu, m’entends-tu ? »
L’exposition L’Appel reprend le titre de la nouvelle de Jack London publié en 1903 : The Call of the Wild. C’est l’épopée d’un chien d’attelage dans le Grand Nord arctique, durant laquelle les traversées des forêts sauvages réveillent en lui son instinct de loup.
L’appel se manifeste de manière immatérielle et sensible. C’est le sentiment d’être traversé par un élément aussi invisible qu’indescriptible. Dans le récit, l’appel est le hurlement du loup. Il provoque sur le chien une force inaltérable qui le mobilise à suivre la meute dont chaque jappement le happe. Telle la nécessité d’un retour au primitif.
Dans l’exposition les chiens sont seuls, mélancoliques, à l’affût ou rassemblés lors d’une chasse à courre au cœur des bois. La posture du chien est convoquée par un appel sourd du loup entre les photographies, comme s’il se cachait quelque part. Il en est de même pour la présence d’autres animaux sauvages : vaporeux ou dissimulés.
Enfin, de prime abord inapparente la présence humaine est réelle elle aussi. Car derrière les chiens, eux-mêmes derrière les loups, il y a quelqu’un. La forêt et tout ce qu’elle enveloppe nous font signe. Son silence est un leurre car l’appel, aussi mystérieux soit-il, provient aussi de simples déplacements, frôlements, regards et frissons. Seuls dans les bois, tous les regards sont sur nous et nous les regardons tous aussi : visiblement invisibles.
Sur une proposition d’Eugénie Touzé, commissaire associée de la filière, assistée de Margot Bernard, Zoé Bernardi, Amandine Massé et Fanny Irina Sinecoindin, étudiantes de la filière «Artistes & Métiers de l’exposition ». Avec la collaboration d’Anne-Marie Garcia, conservatrice des photographies et des estampes, responsable des collections aux Beaux-Arts de Paris. Artistes présentés : Dorine Bernard, Margot Bernard, Mathilde Cazes, Louise Covillas, Myriame El Khawaga, A. Foncelle, Pauline de Fontgalland, Agnès Geoffray, Victor Giannotta, Arthur Guespin, Hélène Janicot, Henri Langerock, Luc-Andréa Lauras, Vincent Laval, Louise Le Pape, Jules Lobgeois, Tamara Morisset, Céleste Philippot, Alexandre Poisson, Eugénie Touzé et des anonymes.
Speed Dating
L’exposition Speed Dating est le fruit de rencontres picturales encadrées par un protocole imaginé entre les étudiants de l’atelier Nina Childress aux Beaux-Arts de Paris et les Beaux-Arts de Dresde (HfBK).
Conçues spécialement pour l’exposition, les peintures sont associées en diptyques de même format afin d’initier un dialogue fertile entre ateliers français et allemands. Si ces rapprochements paraissent de prime abord formels, ils participent d’une « esthétique de la rencontre », où chaque rendez-vous finit par révéler, en miroir, des facettes insoupçonnées des tableaux appairés. Leur possible complémentarité relève d’une expérimentation curatoriale collaborative de plusieurs jours qui vise à éprouver l’entrelacement de leurs références, styles et techniques respectives.
Dans un espace d’exposition pensé comme une arène romantique sans cesse reconfigurée, les spectateurs deviennent les témoins, - et seuls juges - de relations qui peuvent être tant prometteuses que vouées à l’échec.
Des œuvres issues des collections des Beaux-Arts de Paris, primées dans le cadre du concours du Torse créé en 1784 et du prix Jauvin d’Attainville fondé en 1877, prennent part à ces échanges et offrent une vision transhistorique du traitement d’un motif imposé mais constamment réinterprété au fil des siècles.
Sur une proposition de Vincent Enjalbert et Violette Morisseau, commissaires associés de la filière, accompagnés de Charline Gdalia, Clarisse Marguerite et Fanny Sinecoindin, étudiantes de la filière «Artistes & Métiers de l’exposition ».
Atelier Nina Childress, Beaux-Arts de Paris : Eilert Asmervik, Juliette Barthe, Adrien Boris, Marius Buet, Louis Clozier, Carolina De La Roche, Anabel Dubois Gance, Blair Ekleberry, Mina Ferrari, Olivier Lepront, Violette Malinvaud, Marie-Cécile Marques, Samya Moineaud, Laure Pinard, Mathilde Puig, Lou Olmos Arsenne, Rose Ras, Angèle Rose, Lea Simhony et Gabrielle Simonpietri.
Hochschule für Bildende Künste, Dresde : Sofia Antoniadou, Anna Ditscherlein, Lena Dobner, Nima Emami, Carolin Israel, Eric Keller, Joo Young Kim, Jana Lütkewitte, Maria del Mar Sánchez Expósito, Lena Melis Koneberg, Annike Nannt, Lucas Oertel, Katrina L. Pennington, Ana Pireva, Aren Shahnazaryan, Sarah Steuer, Lea Tofharn, Quang Tran, Jan Christoph Wagner, Felina Wießmann.
Avec Mohammed Abou-Kalam, Louis Anselme Grosdidier, Suzanne-Emma-Aline Deguy et René-Marie-Joseph Castaing.
A SINGLE VIOLET TRANSPLANT
ACQUA ALTA
L'APPEL
SPEED DATING
BILLETTERIE RESPONSABLE
2, 5 ou 10 €, c’est vous qui choisissez !
La billetterie responsable invite chaque visiteur venant découvrir une exposition aux Beaux-Arts de Paris à choisir son ticket d’entrée parmi 3 tarifs proposés : 2 €, 5€ ou 10 €. Contribuez selon vos moyens, votre passion et votre désir d’engagement !
Gratuité (sur présentation d’un justificatif en cours de validité) :
• moins de 18 ans
• étudiants et enseignants des écoles nationales supérieures d’art et d’architecture du Ministère de la Culture
• étudiants des institutions membres de l’Université Paris-Sciences-et- Lettres (PSL)
• étudiants de l’École du Louvre
• titulaires de la carte du Ministère de la Culture
• Amis des Beaux-Arts de Paris
• détenteur des cartes : Maison des Artistes, ICOM, ICOMOS, Association française des commissaires d’exposition (CEA)
• journalistes
• demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux
• handicapés civils et mutilés de guerre (avec un accompagnateur)
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« ABES FABES KARTOFLYABES »
Invisibles horizons
Le titre de cette exposition est une formule magique utilisée par des créatures de la mythologie nordique pour rétrécir les humains à une échelle plus réduite. Issue du conte des aventures de Nils, qui réalise un voyage à travers différentes contrées suédoises où s’incarnent, dans les différentes étapes paysagères de son périple des contes traditionnels.
Voyage sans fin,
Le regard parcourt ce long chemin d’images au cours duquel la découverte est de mise. Quittant son vernaculaire et la nostalgie du voyage pour devenir trace et preuve. Ici, on regarde les pouvoirs qui animent, forment et construisent le paysage.
L’esthétisme, révélateur d’une dimension ignorée où le regard n’est plus absorbé dans une réalité qui le dépasse et l’engloutit mais s’implique avec distance, lui faisant comprendre les mécanismes oubliés, percevoir des détails imperceptibles et des réalités invisibles à l'œil nu.
Tuilage d’horizons silencieux mais non sans échos, à cette langue primitive, celle de la spatialité. Les orientations, les vues et les règles, les perspectives et les plans.
De paysages en paysages, les techniques se succèdent pour structurer nos milieux. S’éloigner, découvrir, se laisser guider par la topographie, tout en choisissant sa vue, son mirador, son promontoire et sa longue vue.
Le regard silencieux, aux aguets des occurrences. Territoires, visibles et invisibles, visités et prospectés, les montrer : c’est chercher. Quitter son socle, partir et entrer en action.
Le corpus de l’exposition Abes Fabes Kartoflyabes tend à interroger notre rapport à l’espace et notre environnement en nous donnant une place microscopique. D’emblée les échelles sont questionnées. La place du photographe est confondue avec celle du visiteur, les espaces se chevauchent et l’accrochage tente une mise en abîme du sujet de l’exposition : le paysage. Cette exposition se veut comme un diorama géant. Le spectateur est inclus dans l’espace d’exposition comme s' il arpentait un paysage. Les photographies sont au mur, mais également au sol, sous forme de sculpture, ou bien dans l’espace agissant comme des roches à contourner. Pensée comme l’index d’une définition exhaustive du paysage, plusieurs techniques
photographiques sont présentées, et différentes manières d’aborder la photographie et la posture du photographe sont évoquées. Nos façons d’observer, de s’impliquer, de transmettre sont ainsi interrogées. Les travaux sélectionnés traversent les techniques photographique : gomme bichromatée, numérique, modélisation 3D, impression sur bois, tirage argentique, manipulation expérimentale, vidéo et films se côtoient.
Invisible horizons
The title of this exhibition is a magic formula used by creatures of Nordic mythology to shrink humans to a smaller scale. The title of this exhibition is a magic formula used by creatures of Nordic mythology to shrink humans to a smaller scale. It comes from the tale of Nils' adventures, which takes him on a journey through different Swedish regions where traditional tales are embodied in the different landscape stages of his journey.
Endless journey,
The eye travels along this long path of images during which discovery is the order of the day. Leaving its vernacular and the nostalgia of the journey to become trace and evidence. Here, we look at the powers that animate, form and build the landscape.
Aestheticism, revealing an ignored dimension where the gaze is no longer absorbed in a reality that exceeds and engulfs it but is involved with distance, making it understand forgotten mechanisms, perceive imperceptible details and realities invisible to the naked eye.
Tiling of silent horizons but not without echoes, to this primitive language, that of spatiality. The orientations, the views and the rules, the perspectives and the plans.
From landscapes to landscapes, the techniques follow one another to structure our environments. To move away, to discover, to let oneself be guided by the topography, while choosing one's view, one's mirador, one's promontory and one's long view.
The silent gaze, on the lookout for occurrences. Territories, visible and invisible, visited and prospected, to show them is to search. To leave one's base, to leave and enter into action.
The corpus of the exhibition Abes Fabes Kartoflyabes tends to question our relationship to space and our environment by giving us a microscopic place. From the outset the scales are questioned. The place of the photographer is confused with that of the visitor, the spaces overlap and the hanging attempts a mise en abyme of the subject of the exhibition: the landscape. This exhibition is like a giant diorama. The viewer is included in the exhibition space as if he were walking through a landscape. The photographs are on the wall, but also on the ground, in the form of sculpture, or in the space acting as rocks to be circumvented. Thought as the index of an exhaustive definition of the landscape, several photographic techniques
photographic techniques are presented, and different ways of approaching photography and the photographer's posture are evoked. Our ways of observing, of getting involved, of transmitting are thus questioned. The selected works cross photographic techniques: gum bichromate, digital, 3D modeling, wood printing, silver print, experimental manipulation, video and film are mixed.
Rê, 2020
Bokor, 2017
Translation, 2018
Jupiter, Saturne et les Perséides, 2021 et Décors XVI, 2017
Promotion 2020/2021 : Soraya Abdelhouaret, Paul-Emile Bertonèche, Yucegul Cirak, Andreas Fevrier, Daniel Galicia, Alexandre Gras, Raphael Guillet, Thibault Hiss, Hélène Janicot, Elladj Lincy, Anna Oarda, Céleste Philippot, Océane Pilastre, Libo Wei. Commissaires en résidence 2020/2021 : Noam Alon, Antoine Duchenet, Lou Ferrand, Céline Furet, Juliette Hage, Lila Torqueo.
Merci à Thierry Leviez, Armelle Pradalier, Alice Rivey, Nicolas Dol, et à toute l’équipe du service des expositions ainsi qu’au service des collections et en particulier Christine Delaunoy pour la régie des œuvres ainsi qu'aux monteuses et monteurs de l’exposition et aux surveillant·e·s.
The Exhibition Theatre is developed and produced by the first two classes of the "Artists & Exhibition Professions" course:
Class of 2019/2020: Lina Benzerti, Brune Doummar, Milana Dzhabrailova, Sarah Konté, Corentin Leber, Chongyan Liu, Victoire Mangez, Bram Niesz, Yannis Ouaked, Violette Wood, Kenza Zizi. Curators in residence 2019/2020: Simona Dvořáková, Marie Grihon, César Kaci, Alice Narcy, Esteban Neveu Ponce.
Class of 2020/2021: Soraya Abdelhouaret, Paul-Emile Bertonèche, Yucegul Cirak, Andreas Fevrier, Daniel Galicia, Alexandre Gras, Raphael Guillet, Thibault Hiss, Hélène Janicot, Elladj Lincy, Anna Oarda, Céleste Philippot, Océane Pilastre, Libo Wei. Curators in residence 2020/2021: Noam Alon, Antoine Duchenet, Lou Ferrand, Céline Furet, Juliette Hage, Lila Torqueo.
Thanks to Thierry Leviez, Armelle Pradalier, Alice Rivey, Nicolas Dol, and the entire team of the exhibition department as well as the collections department and in particular Christine Delaunoy for the management of the works as well as the exhibition editors and supervisors.
La Rome du XVIIe siècle est présentée au travers de trente-quatre feuilles sélectionnées parmi les chefs-d’œuvre de la collection des Beaux-Arts de Paris. Ces dessins permettent de mesurer l'importance du souffle baroque, autour des personnalités les plus marquantes du siècle : le Bernin, Pierre de Cortone, Salvator Rosa ou bien Carlo Maratti.
Une fois installés et protégés par des familles illustres, les artistes cherchent à imposer leur style qui se diffuse grâce à la vitalité de leurs ateliers. L’exposition met également en lumière leurs élèves et collaborateurs, qui, tels Ciro Ferri ou Giuseppe Passeri, se révèlent des dessinateurs talentueux.
Scènes religieuses ou mythologiques, paysages, projets décoratifs et architecturaux, esquisses préparatoires à des grands décors ou des tableaux de chevalet, feuilles destinées à des amateurs passionnés rendent compte de l’extraordinaire activité de ces artistes dans tous les domaines de la création.
Commissariat : Emmanuelle Brugerolles
Infos pratiques :
Le Baroque à Rome
Jeudi 3 février - dimanche 24 avril 2022
Cabinet des dessins Jean Bonna, 14 rue Bonaparte, Paris 6e
Du mercredi au dimanche 13h - 19h
2 €, 5 € ou 10 € c'est vous qui choisissez !
La billetterie responsable invite chaque visiteur venant découvrir une exposition aux Beaux-Arts de Paris à choisir son ticket d’entrée parmi 3 tarifs proposés : 2 €, 5€ ou 10 €. Contribuez selon vos moyens, votre passion et votre désir d’engagement !
Gratuité (sur présentation d’un justificatif en cours de validité) :
• moins de 18 ans
• étudiants et enseignants des écoles nationales supérieures d’art et d’architecture du Ministère de la Culture
• étudiants des institutions membres de l’Université Paris-Sciences-et- Lettres (PSL)
• étudiants de l’École du Louvre
• titulaires de la carte du Ministère de la Culture
• Amis des Beaux-Arts de Paris
• détenteur des cartes : Maison des Artistes, ICOM, ICOMOS, Association française des commissaires d’exposition (CEA)
• journalistes
• demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux
• handicapés civils et mutilés de guerre (avec un accompagnateur)
Le Théâtre des expositions est un programme du Palais des Beaux-arts entièrement conçu, développé et mis en œuvre par les étudiants et les commissaires de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » aux Beaux-Arts de Paris.
Ce n’est pas une menace, c’est une promesse, La Pelure du héros moderne, Points. et Répliques Japonisme 2021 sont les nouveaux projets de l’Acte 2 de la deuxième saison du Théâtre des expositions et sont présentés du 9 décembre 2021 au 8 janvier 2022.
Un fanzine, le vêtement dans tous ses états, des œuvres cachées derrière des QR codes, un atelier de broderie, un jeu de ping pong avec des estampes japonaises sont quelques unes des propositions que l’on retrouvera dans ce nouvel acte.
Ces expositions, chacune à leur manière, traversent le temps en confrontant les œuvres patrimoniales des collections à celles, contemporaines, des professeurs et étudiants des Beaux-Arts de Paris, et d’autres artistes invités.
Ce joyeux laboratoire expérimental met en jeu le principe même d’exposition avec des formes encore inqualifiables, parfois déroutantes.
Les Beaux-Arts de Paris remercient leurs partenaires pour le Théâtre des expositions et la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » : le fonds de dotation Bredin Prat pour l’Art Contemporain, Altarea, Moët Henessy, l’association des Amis des Beaux-Arts de Paris et le Palais de Tokyo.
Infos pratiques :
Vernissage le mercredi 8 décembre 2021 de 18h à 21h
Fermeture de l'exposition les 25 décembre 2021 et 1er janvier 2022 et fermeture les 24 et 31 décembre à 17h exceptionnellement.
Selon la réglementation en vigueur depuis le 21 juillet, le passe sanitaire ou une preuve de Test RT-PCR ou antigénique négatif de moins de 72 heures au moment du contrôle, vous seront demandés. Le port du masque est obligatoire.
Ce n'est pas une menace, c'est une promesse
Dans son ouvrage Open the Kimono, Lutz Bacher, artiste américaine travaillant sous pseudonyme, glane furieusement des bribes de mots, aussi bien issues « de la télévision des pubs des films des news de la radio des romans des avions des métros des trottoirs et des ascenseurs ». Ainsi isolés, ces poncifs résonnent comme des sentences ou des préceptes, qui hantent et en même temps libèrent. It’s not a threat, it’s a promise ; l’ambiguïté de la formule, de la négation qui devient affirmation et la possible réversibilité des termes contaminent autant la parole politique que le discours amoureux.
Une menace, une promesse ; c’est l’ambivalence que la proposition explore, désirant embrasser la plasticité du langage et ses possibles torsions. L’espace académique et panoptique du Palais des Beaux-arts, qui accueille depuis un an le Théâtre des expositions, se pare ici d’un décor quasidomestique, et pourtant elliptique. S’y disséminent et s’y brouillent des voix tumultueuses, quittant la scène pour se resserrer au sein d’une publication éponyme.
Rassemblé·es autour d’une communauté affective d’artistes étudiant·es et diplômé·es de l’École, et de figures inspiratrices dont fait partie Kathy Acker, nous cherchons également, en prenant le langage comme principal matériau, des manières de dire et d’écrire le non-précieux, le grinçant, le discordant, le subverti : à son image, elle qui « aimait jouer avec la matière verbale, construire des taudis et des manoirs, démolir des banques et des bâtiments à moitié pourris, et même des bâtiments qu’elle avait elle-même construits, pour en faire des joyaux jamais vus, voire non-visibles ».
Il est des engagements militants qui, par leurs outils, révèlent le mépris glaçant des menaces et des fausses promesses de la parole politique. Celui d’Act Up-Paris se construit avec des instruments textuels, discursifs et graphiques, signes d’une lutte acharnée contre les réponses gouvernementales au virus du VIH/sida. Les archives ici entremêlées aux contributions d’artistes aspirent à rendre visible la présence de l’association dans l’École, qui demeure méconnue des étudiant·es alors même qu’elle entretient un lien fort avec l’institution, puisque cette dernière a accueilli ses réunions hebdomadaires depuis 1994.
La présence d’une bibliothèque collective dans le Palais des Beaux-arts mène à un paradoxe – celui d’accéder à des intimités, parfois déviantes, dans un espace institutionnel contraint. Tous les éléments de cette scène, du contenu de l’édition au mobilier en présence, ont valeur d’indices. Ils racontent, un à un, un récit alternatif, qui détient moins la latence d’une menace que les annonces d’une promesse.
Sur une proposition de Lou Ferrand et Lila Torquéo, commissaires de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition ».
Avec les contributions de Kathy Acker, Act Up-Paris, John D. Alamer, Carmen Alves, Arthur Dokhan, Gabriel Gauthier, Nastassia Kotava, Ultra F. Le Meme, Rafael Moreno et Emma Vallejo.
La pelure du héros moderne
Depuis toujours, l’homme a été confronté à la nécessité de se couvrir et de fabriquer des objets, de la maison aux vêtements, destinés à le protéger, matériellement ou symboliquement.
Au XIXe siècle, avec les effets de la Révolution industrielle, les fondements et les modalités de cette pratique connurent une évolution importante. L’industrialisation bouleversa les modalités de production de ces objets, alors que l’émergence de l’individualité avec le Romantisme, puis la découverte de sa complexité avec la psychanalyse, renouvelèrent leur dimension symbolique. On découvrit également, grâce au développement des sciences historiques et archéologiques, leur caractère culturel fondateur.
Lorsque Baudelaire chercha dans son célèbre compte rendu du Salon de 1846 à saisir ce qui caractérisait la modernité, il conféra à l’habit le rôle déterminant de « pelure du héros moderne ». Cette formule percutante qui a donné son titre à cette exposition annonce l’importance que le (re)vêtement acquerra au XXe siècle dans la rénovation des pratiques artistiques fondée sur l’exploration des frontières entre les arts visuels et les arts vivants.
L’exposition rassemble près d’une centaine d’oeuvres (dessins, estampes, ouvrages, peintures, photographies) issues de la collection des Beaux-Arts de Paris, où ces questions devinrent centrales avec l’instauration à partir de 1864 d’un enseignement du drapé sur le modèle vivant.
Elle a également bénéficié des prêts généreux de la part de Nadine Morlier (Galerie Le Cygne Rose, Paris) et d’œuvres de Solène Rigou, Wan Lin Qin, Daniel Galicia, Sarah Abécassis, Marius Astruc, Léa Scheldeman, Manon Jacob et Victoire Marion-Monéger, diplômés des Beaux-Arts de Paris.
Exposition d’Alice Thomine-Berrada, conservatrice des peintures, sculptures et objets aux Beaux-Arts de Paris, Anna Oarda et Daniel Galicia, étudiants de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » et Nadine Murgida.
"." (Points)
« . » est une exposition bi-événementielle déployée le 8 décembre 2021 et le 6 janvier 2022 depuis les manuels de broderie conservés dans les collections des Beaux-Arts de Paris.
Déjà dans les pages, perforées afin d’en reporter les patrons et les motifs, la broderie se manifeste comme un geste. Il s’agit donc de se la représenter en termes chorégraphiques. Ainsi nous pouvons élargir notre appréhension de la broderie, et finalement saisir le « . » comme un rythme.
Le « . » est un marqueur de temps, il clôt et relance une phrase, il suspend quand il est d’orgue. Il préside phonétiquement au « point » et au « poing ».
La proposition est de concentrer l’exposition en deux événements, son vernissage et son finissage. Elle sera fermée entre-temps, de sorte d’intégrer dans la structure même de l’exposition, le double rapport temporel du geste « broder », et d’interroger ainsi la valeur de l’événement comme discontinuité dans la continuité, point dans la ligne ou le dessin.
Il faut de plus considérer l’histoire sociale et culturelle de cette pratique - les patrons de broderie étant souvent précédés d’instructions à l’attention des jeunes filles, soit autant d’injonctions patriarcales au « destin féminin ».
Les broderies sont ici célébrées, par la présence et l’habitus, en ce qu’elles ont pu générer par la suite d’affirmation, de relationnel et de résistance. Un dispositif s’articule au centre des pièces présentées, une œuvre participative autour de laquelle le public est invité à se mobiliser et à converser.
L’exposition montre les résurgences de ces gestes anciens, avec ce qu’ils traînent de mémoires individuelles et collectives, dans les oeuvres d’artistes contemporains – la trame et le point comme départ d’une histoire collective - chaque pièce se posant comme l’esquisse d’une direction, une note dans le rythme.
Exposition développée et réalisée par Paul-Émile Bertonèche et Andreas Février avec Daniel Galicia, étudiants de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition », sur une idée d’Alexandre Leducq, conservateur des manuscrits.
Avec les artistes : Myriame El-Khawaga, Juliette Peres, Caroline Rambaud, Pierre-Alexandre Savriacouty, Blancard Superstar & Loïs Szymczak.
Avec les scénographes et architectes Romane Madede et Luna Villanueva.
Répliques japonisme 2021
Au sens théâtral, une réplique est tout à la fois une appropriation, une actualisation et une riposte. Sept artistes invités joueront au jeu de la réplique et apporteront leur réponse contemporaine aux chefs-d’œuvre des collections japonaises des Beaux-Arts de Paris, ajoutant quelques tirades à l’Histoire du japonisme dont l’École a été le théâtre.
En écho à une sélection de 24 estampes japonaises ou livres accordéons choisis dans le fonds Tronquois des Beaux-Arts de Paris, Laury Denoyes, Morgane Ely, Alice Narcy, Adoka Niitsu, Mariia Silchenko, Lucile Soussan et Alžbětka Wolfová répondent avec une œuvre contemporaine.
Sur une idée de Clélia Zernik, professeure aux Beaux-Arts de Paris, avec Anne-Marie Garcia, conservatrice, responsable des collections des Beaux-Arts de Paris, Rym Ferroukhi, Pétronille Mallié et Soukaïna Jamai, scénographes et Alice Narcy, commissaire de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition ».
Ce n'est pas une menace, c'est une promesse
La pelure du héros moderne
"." (points)
Répliques japonisme 2021
BILLETTERIE RESPONSABLE
2, 5 ou 10 €, c’est vous qui choisissez !
La billetterie responsable invite chaque visiteur venant découvrir une exposition aux Beaux-Arts de Paris à choisir son ticket d’entrée parmi 3 tarifs proposés : 2 €, 5€ ou 10 €. Contribuez selon vos moyens, votre passion et votre désir d’engagement !
Gratuité (sur présentation d’un justificatif en cours de validité) :
• moins de 18 ans
• étudiants et enseignants des écoles nationales supérieures d’art et d’architecture du Ministère de la Culture
• étudiants des institutions membres de l’Université Paris-Sciences-et- Lettres (PSL)
• étudiants de l’École du Louvre
• titulaires de la carte du Ministère de la Culture
• Amis des Beaux-Arts de Paris
• détenteur des cartes : Maison des Artistes, ICOM, ICOMOS, Association française des commissaires d’exposition (CEA)
• journalistes
• demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux
• handicapés civils et mutilés de guerre (avec un accompagnateur)
Rubis Mécénat poursuit sa collaboration avec l’église Saint-Eustache et les Beaux-Arts de Paris en soutenant un jeune artiste de l’École à travers une aide à la production et une exposition.
En 2021, c’est le peintre Dhewadi Hadjab qui a été sélectionné pour réaliser un diptyque monumental exposé à l’église Saint-Eustache du 7 octobre au 12 décembre.
Les deux toiles de plus de trois mètres de hauteur que l’artiste réalise pour l’église Saint-Eustache présentent deux corps féminins renversés la tête en bas. Les bras reposent sur le sol tandis que les pieds tentent de maintenir l’équilibre d’un prie-Dieu qui vacille. La photographie et la pratique picturale sont entièrement au centre de l’œuvre de Dhewadi Hadjab, toutes les toiles de l’artiste commencent en effet par des photographies de modèles qu’il place dans des positions d’extrême inconfort. C’est ensuite, dans l’exécution extrêmement minutieuse de l’œuvre peinte, qu’il va accentuer les moindres détails qui font de la peinture non plus la copie d’un moment, mais un univers en soi. Ici, l’artiste laisse l’interprétation libre à chacun tout en invitant à une réflexion autour de la transformation du corps.
Dhewadi Hadjab est né en 1992 à M’sila (Algérie). Il vit et travaille à Paris. En 2019, il est diplômé de l’École nationale supérieure d’Art de Bourges, après un parcours de cinq ans à l’École supérieure des
Beaux-Arts d’Alger. Il est actuellement en cours d’obtention de son diplôme aux Beaux-Arts de Paris.
Ses peintures examinent les mouvements des corps dans l’espace en mettant en scène des personnes aux attitudes lascives ou inconfortables, dans une ambiance d’étrangeté fascinante. Récemment, son travail a été présenté au sein de l’exposition collective « Danser sur un Volcan » au FRAC Franche-Comté.
Le fonds de dotation Rubis Mécénat a lancé en 2021 une nouvelle aide à la production artistique et une exposition à l’église Saint-Eustache, destinées exclusivement aux étudiants des Beaux-Arts de Paris. Ce soutien s’inscrit dans le cadre de CRUSH, un accrochage à destination des professionnels de l’art révélant une quarantaine d’étudiants en cours d’études sélectionnés par des commissaires invités.
Exposé lors du premier accrochage CRUSH aux Beaux-Arts de Paris et après délibération d’un jury en février dernier, Dhewadi Hadjab, peintre en 4ème année (atelier Tim Eitel) s’est vu attribuer une dotation de 5 000 euros, ainsi que la prise en charge de la production de deux peintures monumentales. Il a également bénéficié d’un accompagnement critique et curatorial, avec le commissaire d’exposition Gaël Charbau.
Pour la première fois, jusqu'en 2022, le programme du Palais des Beaux-arts est entièrement conçu, développé et mis en oeuvre par les étudiants de la filière « Artistes & Métiers de l'exposition » et les jeunes commissaires en résidence aux Beaux-Arts de Paris.
Teen Spirit, Fait divers, Écoute voir, Aura par procuration et pendant que d’autres écrasent des nuits encore moites, les projets inédits du Théâtre des expositions sont présentés du 15 octobre au 21 novembre 2021.
Chacune à leur manière ces expositions traversent le temps en confrontant les oeuvres patrimoniales des collections de l'École à celles, contemporaines, des professeurs et des étudiants.
Ce joyeux laboratoire expérimental met en jeu le principe même d'exposition avec des formes encore inqualifiables, parfois déroutantes.
Vernissage, jeudi 14 octobre 2021 de 18h à 22h Palais des Beaux-Arts
Le Théâtre des expositions est développé et réalisé par les deux premières promotions de la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » :
Promotion 2020/2021 : Soraya Abdelhouaret, Paul-Emile Bertonèche, Yucegul Cirak, Andreas Fevrier, Daniel Galicia, Alexandre Gras, Raphael Guillet, Thibault Hiss, Hélène Janicot, Elladj Lincy, Anna Oarda, Céleste Philippot, Océane Pilastre, Libo Wei. Commissaires en résidence 2020/2021 : Noam Alon, Antoine Duchenet, Lou Ferrand, Céline Furet, Juliette Hage, Lila Torqueo.
Le Théâtre des expositions est activé par un programme de live : performances, concerts, lectures, projections, visites à deux voix, interventions sonores ou transmissions radiophoniques.
Radio Bal, la web radio des étudiants des Beaux-Arts de Paris, portée par Lou Olmos Arsenne et Pierlouis Clavel émettra régulièrement en podcast en lien avec Le Théâtre des expositions. Parmi les émissions proposées seront disponibles les quasi-interviews d'arthur dokhan, étudiant en 5e année, selon le principe : « chacun.e connaît les réponses à mes questions. commencer nulle-part, parler de tout, et terminer là ».
Le Théâtre des expositions bénéficie du mécénat d'Altarea, de Moët Henessy et de l'association des Amis des Beaux-Arts de Paris.
* Créée en 2019, la filière « Artistes & Métiers de l’exposition » est dirigée et coordonnée par les services des expositions et des publics. Elle permet à des étudiants de 3e et 4e année de se former à la production, à la régie, à la scénographie, à la médiation et à tous les métiers relatifs à la présentation et à la diffusion de l’art. Dans le cadre de cette formation, une résidence est proposée à de jeunes commissaires qui peuvent pendant un an travailler au sein des Beaux-Arts de Paris. La filière « Artistes & Métiers de l’exposition » des Beaux-Arts de Paris est conçue en partenariat avec le Palais de Tokyo.
Acte 1
Teen Spirit
L’adolescence commence, mais il n’est pas évident de formuler sa fin. A-t-elle seulement une fin ?
C’est une période durant laquelle un besoin de revendication identitaire s’empare de nous d’une manière très intense. Un moment de la vie rempli de passions, et pas seulement amoureuses. Beaucoup de choses s’entremêlent et l’on ressent le besoin de s’affirmer, aussi bien dans sa pensée qu’à travers son apparence. C’est autant un besoin d’identification à certaines choses, qu’un besoin de distinction vis-à-vis des autres. Cela se traduit souvent par une volonté de montrer qui nous sommes - qui nous voulons être, mais aussi ce que nous ressentons, par des mises en scène.
À travers les réseaux sociaux, dans sa propre chambre qui devient alors un sanctuaire intime où beaucoup de choses se passent. Certains détails de l’adolescence nous hantent et s’actualisent à travers notre moi d’aujourd’hui. Souvenirs et artefacts se superposent aux récits fictionnels ou réels véhiculés par les oeuvres présentées.
Évocations d’une adolescence dont les émois ont imprégné les pratiques des artistes invités.
Sur une proposition de Céline Furet, artiste commissaire résidente aux Beaux-Arts de Paris, en collaboration avec Arthur Dokhan, Morgane Ely, Nicole Mera, Molten_c0re (Lucas Hadjam et Baptiste Pérotin), Chalisée Naamani, Maëlle Poirier, Léa Scheldeman, Hélène Tchen & Laure-Anne Tchen, artistes invités.
Fait divers
Cette exposition emprunte sa forme à celle d'un fait divers. Une structure fermée qui, selon Barthes, ne renvoie formellement à rien d'autre qu'à elle-même. Elle se hasarde à déjouer cette ossature thématique qui d'usage débute et traverse la construction d'une exposition pour la guider et signaler, assez distinctement, qu'elle s'ouvre (comme une brèche) sur un envers spéculatif. Lorsque celuici déborde un peu trop sur l'essentiel de ce que constitue une exposition, il supplante les oeuvres, et par extension, les artistes.
Ici le commissaire souhaite que le public prenne le risque de perdre délibérément ce fil rouge, ce fil d’Ariane, pour ne considérer que le « circuit fermé de l'exposition » (l'exposition enfermée sur ses propres termes) en travaillant sur les types de relations qui, entre les oeuvres et leur organisation dans l'espace de la salle, lui permettent de prendre forme, de faire corps et de tenir debout. C'est une façon de mettre le travail des artistes et le sien à l'épreuve, dans une exposition qui s'applique à inventer puis à révéler par indices sa propre logique. Cette exposition devient un noeud ou, à défaut, un sac de noeuds, une sorte de situation qui tient sur elle-même, qui se contient.
Sur une idée d'Antoine Duchenet, commissaire résident filière « Artistes & Métiers de l'exposition », avec la complicité de Helin Kahraman et de Vilhelm Carlström (étudiants de l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais).
Artistes présentés : Pierre Alferi, Marika Belle, Jérôme Boutterin, Gabriele Chiari, Camille Corréas, Marie de Brugerolle, Jordan Derrien, Juliette Green, Airwan Groove, Ann Veronica Janssens, Romain Moncet, Romain Quattrina, Nicolas Quiriconi, Pauline Rima, Sophie Rogg, Alejandro Villabona
Écoute voir
« Cela a beau ne pas être la première fois, il est toujours surprenant de se faire interpeller par un tableau, où l’auteur a choisi de faire figurer un énoncé, quel qu’il soit. Que le tableau s’y raconte lui-même ou se fasse l’écho de la prose du monde, qu’il interroge l’acte de voir et la représentation, mette en cause l’existence de qui le regarde ou prenne celui-ci à témoin de la sienne, qu’il projette son spectateur (son vis-à-vis) dans l’imaginaire sans pour autant recourir à l’image, c’est bien toujours à lui, à nous, qu’il s’adresse. Quel que soit le registre adopté – grave ou drôle, poétique ou trivial, charmeur ou provocant – , un tel tableau suscite une situation de réflexivité et sans jouer au miroir, il me regarde, à savoir qu’il me rend mon regard autant qu’il me concerne. Plus encore qu’un autre, un tableau qui parle attend une réponse ; refusant le détour, il ne permet pas l’esquive. » Guitemie Maldonado.
D'après une idée originale de Sylvie Fanchon et Camila Oliveira Fairclough, adpatée pour Le Théâtre des expositions par Guitemie Maldonado, professeure aux Beaux-Arts de Paris et Céline Furet, commissaire résidente aux Beaux-Arts de Paris, accompagnées de Yucegul Cirak, Andréas Fevrier et Océane Pilastre, étudiants de la filière « Artistes et métiers de l’exposition », Emmanuelle Brugerolles, conservatrice générale du patrimoine chargée de la collection des dessins aux Beaux-Arts de Paris ainsi qu’Emilien Dreno et Eliott Petit, étudiants à l'École nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais, chargés de la scénographie de l’exposition.
Aura par procuration
Dans Art and Agency, l’anthropologue Alfred Gell développe un principe de qualification des objets d’art fondé sur le concept d’agentivité, c’est-à-dire la puissance d’agir supposée d’un objet, conséquence de toutes les intentions déposées en lui : celle de l’artiste, du commissaire, du spectateur, de l’institution, du collectionneur… Une manière d’examiner le pouvoir de fascination de l’oeuvre, désormais rapporté à l’ensemble des interactions qui président à son apparition.
Or ce pouvoir magnétique ou auratique de l’objet d’art peut se trouver augmenté par un certain nombre de dispositifs et appareils. Ils peuvent être matériels : architectures, socles, piédestaux, vitrines, exergues, protections… ou immatériels : rumeurs, critiques, interdits, avertissements, cérémoniaux, pedigrees...
Aura par Procuration, qui se veut une exposition de ces dispositifs et appareils, met en évidence le rôle de l’exposition et plus généralement de tout ce qui environne l’oeuvre, la sublime et la qualifie.
Sur une idée de Thierry Leviez, responsable des expositions, développée et réalisée par Antoine Duchenet, commissaire en résidence, Soraya Abdelhouaret, Paul-Emile Bertoneche, Alexandre Gras, Elladj Lincy, Anna Oarda, Océane Pilastre et Céleste Philppot, étudiants de la filière « Artistes & métiers de l'exposition ». Avec les conseils d'Alice Thomine Berrada, conservatrice des sculptures et peintures, et Emmanuelle Brugerolles, conservatrice des dessins aux Beaux-Arts de Paris
pendant que d'autres écrasent des nuits encore moites
Tout est possible une fois la nuit tombée. L’obscurité offre l’instant où l’homme se confond à l’animal. Les ombres se mêlent dans une moiteur tant chauffée qu’elle devient vapeur. Les règles s’annulent. Les lois sont balayées d’un revers de main. La nuit devient à la fois un moment et un lieu : un temps précis qui n’existe qu’à rebours du jour, mais également un endroit, celui d’un ailleurs hétérotopique où règnent la clandestinité, les alliances souterraines et les hors-la- loi. Du fait de la pénombre, elle défie l’ordre et la surveillance.
Dehors, il y a peut-être des nuits qui se passent ailleurs.
C’est de cette seconde zone dont il est question dans l’exposition pendant que d’autres écrasent des nuits encore moites, celle des rencontres illicites, des réseaux et des commerces interdits. Chacun est suspect dès lors qu’il semble déjouer quelque chose en errant dans la nuit. Que va-t-on y chercher sinon la défiance ? La rencontre nocturne peut immanquablement devenir un rendez-vous brutal.
Par le manque de lumière, la nuit ferme les yeux : la loi ne fait plus autorité et l’ordre a déserté l’espace public. Elle permet ainsi un renversement des rapports de force traditionnellement mis en place et la constitution d’un espace de liberté et de ruse. Ceux qui fuient, ceux qui brûlent, ceux qui vendent, ceux qui ne devraient pas être là mais qui pourtant sont là faute d’être ailleurs, ces clandestins, ces déserteurs, ces apatrides, ceux qui résistent et s’opposent au contrôle, à la norme, et à la domestication, c’est à eux qu’est cette nuit.
Alors les choses peuvent commencer.
Chacune des oeuvres des artistes de l’exposition explore cet imaginaire fantasmatique lié à la nuit et à la figure du hors-la-loi. Elles contiennent toutes une certaine forme de violence, contenue ou démesurée, qui se manifeste ici à l’aide d’armes ou de désirs d’incendies. Ainsi, elles évoquent à leur manière la question de la souterranéité, de l’errance, des stratégies de fuite et de renversement de rapports de forces habituellement intégrés.
Artistes présentés : Jade Boudet, Tristan Chevillard, Clédia Fourniau, Jean-Charles Hue, Victoire Inchauspé et Emma Passera.
Commissariat : Juliette Hage, commissaire en résidence aux Beaux-Arts de Paris.
Un fanzine, imaginé à partir du travail des artistes, vient compléter l’exposition. Il a été réalisé par le binôme stein.zine (Delphine Bachelard & Elie Olivennes) sur invitation de la commissaire.
Selon la réglementation en vigueur depuis le 21 juillet, le passe sanitaire ou une preuve de Test RT-PCR ou antigénique négatif de moins de 72 heures au moment du contrôle, vous seront demandés. Le port du masque est obligatoire.
Teen Spirit
Faits divers
Écoute voir
Aura par procuration
Pendant que d’autres écrasent des nuits encore moites
BILLETTERIE RESPONSABLE
2, 5 ou 10 €, c’est vous qui choisissez !
La billetterie responsable invite chaque visiteur venant découvrir une exposition aux Beaux-Arts de Paris à choisir son ticket d’entrée parmi 3 tarifs proposés : 2 €, 5€ ou 10 €. Contribuez selon vos moyens, votre passion et votre désir d’engagement !
Gratuité (sur présentation d’un justificatif en cours de validité) :
• moins de 18 ans
• étudiants et enseignants des écoles nationales supérieures d’art et d’architecture du Ministère de la Culture
• étudiants des institutions membres de l’Université Paris-Sciences-et- Lettres (PSL)
• étudiants de l’École du Louvre
• titulaires de la carte du Ministère de la Culture
• Amis des Beaux-Arts de Paris
• détenteur des cartes : Maison des Artistes, ICOM, ICOMOS, Association française des commissaires d’exposition (CEA)
• journalistes
• demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux
• handicapés civils et mutilés de guerre (avec un accompagnateur)
Fermeture exceptionnelle à 17h le dimanche 28 novembre
Le travail de l’artiste Leonor Antunes prend son point de départ dans une histoire de la modernité dont elle privilégie les zones d’ombre, celles notamment où ont été reléguées nombre de femmes designers, architectes ou artistes. Dans les décors exceptionnels de la Chapelle des petits Augustins aux Beaux-Arts de Paris et de la Maison André Bloc à Meudon surgiront en filigrane différentes figures : la Japonaise Michiko Yamawaki, résidente du Bauhaus (1930-1932) ou Charlotte Perriand, avec les oeuvres produites pendant ses séjours au Japon (1940-1942, 1953-1955). Un ensemble inédit de sculptures en céramique et de suspensions placées au centre de la nef dialoguera avec les collections de moulages, vestiges de l’ancien musée des monuments français.
Cette exposition est produite par le Festival d’Automne, en collaboration avec les Beaux-Arts de Paris. Avec le concours de la Fondation Gulbenkian - Délégation en France. Avec le soutien de la galerie Marian Goodman (Paris) et le soutien de la galerie Air de Paris (Paris).
Née en 1972 à Lisbonne, Leonor Antunes vit et travaille à Berlin. Elle appréhende son oeuvre comme un métissage entre des procédés vernaculaires et l’héritage culturel du modernisme. Son travail fait souvent référence, à travers un subtil détournement, une divergence, un basculement, au statut actuel de ce patrimoine et de cette avant-garde, à ses formes géométriques spécifiques, à des motifs et structures conçus par des architectes et designers du début du XXe siècle.
Ses sculptures sont conçues et installées en réponse à un contexte dans lequel interviennent l’architecture et l’histoire, mais aussi l’expérience physique du lieu. Ses travaux se nourrissent de ses recherches sur des figures de l’architecture et du design telles que les architectes Eileen Gray (1878-1976), Egle Trincanato (1910- 1998) et Carlo Scarpa (1906-1978), les designers Anni Albers (1899-1994) et Clara Porset (1895-1981) ou les artistes Lygia Clark et Mary Martin (1907-1969). Leonor Antunes transpose les formes, motifs et dimensions caractéristiques de leur travail dans des matériaux et des textures tels que la corde, le bois, le liège, le cuir ou le laiton, employant pour ce faire un vocabulaire sculptural inspiré de techniques et savoir-faire artisanaux.
Elle a présenté des expositions personnelles au MUDAM – Musée d’Art Contemporain du Luxembourg (2020), au MASP – Museu de Arte de São Paulo (2019), au Museo Tamayo à Mexico (2018), à la Whitechapel Gallery à Londres (2017), à la Tensta Konsthall à Stockholm (2017), au CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux (2016), au New Museum à New York (2015) et à la Kunsthalle Basel (2013). En 2019, elle repré-sente le Portugal à la 58e Biennale de Venise. Elle a participé à la 12e Biennale de Gwangju (2018), à la 57e Biennale de Venise (2017) et à la 8e Biennale de Berlin (2014). Elle a reçu le Zurich Art Prize en 2019. Ses oeuvres sont conservées dans des collections publiques telles que le Solomon R. Guggenheim Museum à New York, le Musée d’Art Moderne de Paris, la Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne, la Fondation Serralves à Porto.
La 2e partie de l'exposition est à visiter du 18 septembre au 27 novembre 2021 Villa Bloc / Meudon 12 rue du Bel-Air, 92190 Meudon
Entrée gratuite sur réservation
Selon la réglementation en vigueur depuis le 21 juillet, le passe sanitaire ou une preuve de Test RT-PCR ou antigénique négatif de moins de 72 heures au moment du contrôle, vous seront demandés. Le port du masque est obligatoire.
La relation entre le texte et l’image n’a jamais été aussi présente dans l’art contemporain (Basquiat, Cy Twombly, le Street Art, etc.). Elle est particulièrement évidente dans le domaine du dessin, qui s’apparente à l’écriture par son caractère littéralement graphique, mais aussi par son support privilégié, le papier. L’exposition propose d’explorer à travers les siècles précédents la question de cette relation.
Les inscriptions apposées par l’artiste ou parfois par l’amateur contribuent à livrer une lecture des dessins qui, sans leur présence, échapperait à leur compréhension. Grâce à elles, le visiteur se trouve au coeur de la création et perçoit toutes les complexités d’une invention où se mêlent imagination, contraintes d’une commande, culture visuelle, mais aussi hasard et improvisations.
Les oeuvres choisies offrent une large typologie des écrits qui figurent généralement sur les dessins : signatures ou monogrammes (Urs Graf), datations (Zuccari), lieux d’exécution (Hubert Robert, Natoire), dédicaces (Puvis de Chavannes), commentaires liés au contexte d’une commande ou d’un marché liant l’artiste et le donneur d’ordre (Pourbus, Martellange). Des annotations de couleurs, de dimensions ou de détails architecturaux contribuent à fournir des informations sur un projet destiné à être peint, sculpté ou gravé.
Les sources dans lesquelles les artistes puisent leurs inspirations sont autant de références explicitement inscrites sur les feuilles : sources artistiques, lorsque le dessinateur se réfère à de grands maîtres, Michel-Ange (Carpeaux), Bramante (Hubert Robert), Holbein (Alberola), sources littéraires ou orales : Homère et Hésiode (de La Fosse), Sophocle (Véronèse), Michaux (Unica Zürn) proverbes (Verbeeck, Richer).
Si les inscriptions et le dessin forment le plus souvent un ensemble cohérent, ils cohabitent parfois dans une juxtaposition aléatoire, qui peut surprendre le visiteur.
Commissariat par Emmanuelle Brugerolles.
Catalogue de l'exposition :
Textes d'Emmanuelle Brugerolles, conservatrice des dessins aux Beaux-Arts de Paris, et David Guillet, conservateur général du Patrimoine, directeur des collections et du château de Fontainebleau.
Collection Carnets d'études
Format 20 x 22,5 cm
112 pages
25 €
Selon la réglementation en vigueur depuis le 21 juillet, le passe sanitaire ou une preuve de Test RT-PCR ou antigénique négatif de moins de 72 heures au moment du contrôle, vous seront demandés. Le port du masque est obligatoire.
Jean-Michel Alberola (né en 1953), D’après Holbein, 1996 Pinceau, encre de Chine et aquarelle
Jan Verbeeck (1520 – 1569), Le jeu des aveugles et du cochon Plume, encre brune
Unica Zürn (1916 – 1970), Der Geist aus der Fläsche Plume, encre de Chine et encre rouge
BILLETTERIE RESPONSABLE
2, 5 ou 10 €, c’est vous qui choisissez !
La billetterie responsable invite chaque visiteur venant découvrir une exposition aux Beaux-Arts de Paris à choisir son ticket d’entrée parmi 3 tarifs proposés : 2 €, 5€ ou 10 €. Contribuez selon vos moyens, votre passion et votre désir d’engagement !
Gratuité (sur présentation d’un justificatif en cours de validité) :
• moins de 18 ans
• étudiants et enseignants des écoles nationales supérieures d’art et d’architecture du Ministère de la Culture
• étudiants des institutions membres de l’Université Paris-Sciences-et- Lettres (PSL)
• étudiants de l’École du Louvre
• titulaires de la carte du Ministère de la Culture
• Amis des Beaux-Arts de Paris
• détenteur des cartes : Maison des Artistes, ICOM, ICOMOS, Association française des commissaires d’exposition (CEA)
• journalistes
• demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux
• handicapés civils et mutilés de guerre (avec un accompagnateur)