Le travail plastique de Marika Belle mêle archives, sons, photographies, textes et vidéos. Il interroge les mécanismes permettant de voir, de croire, de lire, de transmettre et d’exposer l’image, mécanismes qui impactent directement le sens de l’image lui-même et donc le sujet qu’il convoque. Ces derniers travaux transmettent des images plurielles qui questionnent les clichés - dans le sens des stéréotypes - et plus précisément de comment se construisent les identités et les étiquettes sociales.
The artistic work of Marika Belle combines archives, sounds, photographs, texts, and videos. It explores the mechanisms that allow us to see, believe, read, transmit, and exhibit images. These mechanisms directly impact the meaning of the image itself and therefore the subject it evokes. Her recent works convey multiple images that question stereotypes and, more precisely, how identities and social labels are constructed.
Ayant tissé des liens intimes et personnels avec la cité des Noue à Montreuil, Joris Valenzuela s'en inspire pour produire des œuvres utilisant de matériaux pauvres et endogènes : noir de fumée, plantes rudérales, silicone imprégné de champignons et autres organismes qui prolifèrent sur les façades décrépies et bientôt « ripolinées » des HLM.
Passé par l’École d'art du Mans puis par les Beaux-arts de Paris (diplômé félicité 2022), Joris Valenzuela développé une sensibilité au vivant autant qu'à l'architecture. En liant les thématiques de la mémoire et de sa transmission à celle de l’identité, il connecte la fragilité et la résilience des êtres et des bâtiments. Ses toiles noircies à la fumée de bougie figurent des plans, des chemins de traverse qu'il empruntait enfant à travers sa cité. Elles se réfèrent aussi aux graffitis de feu qui « habillent » les halles d'immeubles. Des plantes qui poussent sur les gravats et espaces abandonnés sont soigneusement cueillies pour leurs vertus thérapeutiques et viennent compléter l'installation hommage à la vie des habitants de ce quartier aujourd'hui délaissé.
Si les silicones ont recueilli, telles des empreintes, les mousses et autres organismes qui poussent dans les failles, les interstices du béton c'est qu'il existe bien une puissance de vie dans ces cités aux portes de Paris qui signe l'espoir d'autres possibles.
Béatrice Josse
Having forged close, personal ties with the Noue housing estate in Montreuil, Joris Valenzuela draws inspiration from it to produce works using poor, endogenous materials: lampblack, ruderal plants, fungus-impregnated silicone and other organisms that proliferate on the decrepit, soon-to-be "ripened" facades of the HLMs.
A graduate of the Ecole d'art du Mans and Beaux-arts de Paris (with congratulations in 2022), Joris Valenzuela has developed a sensitivity to the living as much as to architecture. By linking the themes of memory and its transmission to that of identity, he connects the fragility and resilience of people and buildings. His canvases, blackened with candle smoke, represent the plans and paths he took as a child through his city. They also refer to the fire graffiti that "dresses" the halls of buildings. Plants growing on the rubble and abandoned spaces are carefully picked for their therapeutic virtues and complete the installation, a tribute to the lives of the inhabitants of this now neglected district.
If the silicones have collected, like footprints, the mosses and other organisms that grow in the cracks and interstices of the concrete, it's because there is indeed a power of life in these housing estates on the outskirts of Paris, a sign of hope for other possibilities.
La pratique de Romain Landi s’établit en réaction à un quotidien clos, balisé par les représentations et les signes. Dans ce quotidien, il trace une reconfiguration du réel qui vient s'enraciner dans un espace à l’intersection du dedans et du dehors. Il génère un nouveau monde en négatif, dans le but de produire une nouvelle fiction du corps et des objets dont nous faisons usage.
Derrière le miroir, l'artiste établit des rapports d’échange et de corrélation avec ces objets, alors considérés comme des extensions. Il s’immisce dans les failles et les potentialités de ces artefacts afin d’en extraire des formes, des idées et des intentions. En opérant des gestes simples et ludiques, Romain Landi cherche à comprendre la manière dont ces éléments architecturent nos émotions, nos pensées, notre corps, et inversement.
Romain Landi's practice is established in reaction to a closed everyday life, marked out by representations and signs. He traces a reconfiguration of the real in this everyday world, rooted in a space at the intersection of inside and outside. He generates a new world in negative, with the aim of producing a new fiction of the body and the objects we use.
Behind the mirror, the artist establishes relationships of exchange and correlation with these objects, which are then seen as extensions. He reaches into the loopholes and potentialities of these artifacts to extract forms, ideas and intentions. Through simple, playful gestures, Romain Landi seeks to understand how these elements architect our emotions, thoughts and bodies, and vice versa.
La pratique artistique de Léa Simhony a évolué, de la photographie et de la vidéo vers la peinture, offrant une approche plus libre et imaginative. Ses œuvres explorent les dialogues entre différents univers visuels, médiatiques et analogiques, donnant naissance à un langage artistique personnel. Elle s’intéresse particulièrement à la représentation de la femme, à partir d’expériences personnelles et de situations vécues. Ses œuvres cherchent à transmettre des fragments de nos existences, mêlant force, lutte, fierté et souffrance, dans un contexte festif et coloré. Ses personnages, souvent androgynes, sont entourés de plantes et de formes géométriques dans des décors colorés et immersifs. Les motifs récurrents structurent l'espace et créent un rythme dans ses compositions. Les vêtements, avec leur texture et leur ornementation, symbolisent une seconde peau interchangeable. L'interaction entre les images crée des connexions et des transitions, et les motifs se transforment pour devenir des arrière-plans.
Léa Simhony's artistic practice has evolved from photography and video to painting, offering a freer, more imaginative approach. Her works explore dialogues between different visual, media and analog universes, giving rise to a personal artistic language. She is particularly interested in the representation of women, based on personal experience and real-life situations. Her works seek to convey fragments of our lives, combining strength, struggle, pride and suffering, in a festive and colorful context. Her figures, often androgynous, are surrounded by plants and geometric shapes in colorful, immersive settings. Recurring motifs structure the space and create a rhythm in her compositions. Clothes, with their texture and ornamentation, symbolize an interchangeable second skin. Interaction between images creates connections and transitions, and patterns transform into backgrounds.
L’univers adolescent que Samya Moineaud développe contient un large spectre d’émotions, de la plénitude heureuse à la douleur. L’artiste matérialise des souvenirs réels, fantasmés, fictifs. Elle sonde la violence psychique qui prend racine dans le formatage que le corps social et psychologique subit et dans le deuil de l’enfance que l’adolescent traverse. Grandissant parfois trop vite, il est à la fois trop mûr et trop fragile face à un monde parfaitement faux. Cette transition le plonge dans un état mélancolique qui se reflète dans des objets métaphoriques, nauséeux, désaltérés et insipides.
Les couleurs comme les formes de ses peintures, de ses dessins et de ses sculptures renferment une toxicité. Les paysages synthétiques et leurs maisons pavillonnaires, frénétiquement arrangés, étouffent les souvenirs d’une jeunesse insouciante. Du semblant de sérénité, on passe à un calme forcé et anxiogène. Dans ce monde plat aux reliefs simulés inspiré de la bande-dessinée et du dessin d'animation, la nature assume ses artifices. Ses aspérités sont radiées au profit d’une image homogène et désubstantialisée.
Lila Troquéo
Samya Moineaud's adolescent universe contains a wide spectrum of emotions, from happy fulfillment to pain. The artist materializes real, fantasized and fictitious memories. She probes the psychic violence rooted in the formatting that the social and psychological body undergoes, and in the mourning for childhood that adolescents go through. Growing up sometimes too fast, they are both too mature and too fragile in the face of a perfectly false world. This transition plunges them into a melancholy state, reflected in metaphorical objects that are nauseous, quenched and insipid.
The colors and shapes of her paintings, drawings and sculptures are toxic. The synthetic landscapes and their frenetically arranged suburban houses stifle memories of a carefree youth. A semblance of serenity is replaced by a forced, anxiety-inducing calm. In this flat world of simulated relief inspired by comic strips and animation, nature assumes its artifice. Its asperities are erased in favor of a homogeneous, desubstantialized image.
"J'utilise la peinture comme moyen de penser, une manière sensuelle et non-verbale de poser les termes d'un problème au sein d'un espace clos, celui du tableau. Une peinture peut être belle (tant mieux), politique (ce serait super), mais sa première mission est de s'émanciper à la fois de son auteur et du spectateur. Lorsqu'elle devient indépendante, la matière du tableau est un corps à part entière, la mienne est mate, ses couleurs acides, elle s'enfonce dans la profondeur de la toile ou bien la recouvre par touche plus larges et saillantes. Si j'ai travaillé en bonne intelligence avec mes couleurs et avec l'épais jeu de dénotation et de connotation qui travaille notre culture visuelle, le tableau est intéressant à voir, c'est l'essentiel."
"I use painting as a way of thinking, a sensual and non-verbal way of posing the terms of a problem within a closed space, that of the painting. A painting can be beautiful (so much the better), political (that would be great), but its first mission is to emancipate itself from both its author and the viewer. Mine is matte, its colors acid, it sinks into the depth of the canvas or covers it with larger, more prominent strokes. If I've worked intelligently with my colors and with the thick interplay of denotation and connotation that works in our visual culture, the painting is interesting to see, and that's the main thing."
Sarah Konté est une artiste pluridisciplinaire queer. Elle a obtenu l’un des grands prix de fondation du fait de la multiplicité des territoires qu’elle explore, en France comme en Europe ou en Amérique.
Après avoir étudié la philosophie et la linguistique à l’EHESS, elle entre aux Beaux-Arts de Paris en 2018. En 2019, elle intègre la nouvelle Filière Artistes & Métiers de l'Exposition des Beaux-Arts de Paris en partenariat avec le Palais de Tokyo, et participe en 2020, en tant que commissaire d’exposition, avec quatre autres élèves de la Filière et Jean de Loisy, à l'exposition Cabaret du Néant au Château de Rentilly / Frac Île-de-France. En septembre 2020, elle est en résidence à l'Abbaye de Royaumont, à l'Académie Voix nouvelles, en tant que chercheuse à l'EHESS et plasticienne auprès de jeunes compositeurs encadrés par Francesco Filidei. Au sein de la nouvelle Chaire supersonique des Beaux-Arts de Paris, elle collabore avec deux jeunes compositeur.rices de l'Ircam. De janvier 2021 à juin 2022, elle intègre un programme d'échange avec CalArts à Los Angeles, au sein du département Film et Vidéo, sous la direction de Betzy Bromberg.
Diplômée des Beaux- Arts de Paris en juin 2022, elle développe une pensée de l’Installation comme Performance à travers le prisme de la vidéo, de l’enregistrement sonore et de la photographie à Los Angeles et à Mexico. Elle a notamment présenté une performance au MOCA, chorégraphie par Dimitri Chamblas, Slow show. Elle présente dans son travail une variation du griot, un conteur traditionnel d’Afrique de l’Ouest, qui propose une histoire mais qui cette fois-ci la laisse être composée par l’audience. Son travail a été exposé aux Grandes Serres de Pantin, à L’espace Aimé Césaire de Gennevilliers, à SALA Los Angeles, à la CalArts et aux Beaux-Arts de Paris.
Sarah Konté is a multi-disciplinary queer artist. She has been awarded one of the major foundation prizes for the multiplicity of the territories she explores, in France as well as in Europe and America.
After studying philosophy and linguistics at EHESS, she entered Beaux-Arts de Paris in 2018. In 2019, she joined the new “Artists & Exhibition-related practices” programme in partnership with the Palais de Tokyo, and in 2020, along with four other students and the director Jean de Loisy, she curated the exhibition Cabaret du Néant at the Château de Rentilly/Frac Île-de-France. In September 2020, she started a residence at the Abbaye de Royaumont, at the Académie Voix nouvelles, as an EHESS researcher and visual artist working with young composers supervised by Francesco Filidei. As part of the new “Supersonic Chair” at Beaux-Arts de Paris, she collaborated with two young composers from Ircam. From January 2021 to June 2022, she was part of an exchange program with CalArts in Los Angeles, in the Film and Video department, under the direction of Betzy Bromberg.
After graduating from Beaux- Arts de Paris in June 2022, she developed her thinking on Installation as Performance through the prism of video, sound recording and photography in Los Angeles and Mexico City. She presented a performance at MOCA, Slow show, choreographed by Dimitri Chamblas. In her work, she presented a variation on the griot, a traditional West African storyteller, who proposed a story but this time lets the audience compose it. Her work has been exhibited at Les Grandes Serres de Pantin, L'espace Aimé Césaire de Gennevilliers, SALA Los Angeles, CalArts and Beaux-Arts de Paris.
Le Groupe Janvier va investir la boîte de bouquinistes 31 de Marie-Ange Guilleminot quai Conti à Paris (6e) sur 3 jours et 4 soirées autour du dernier week-end de septembre autour du livre, du livre d’artiste et de la micro-édition.
Cet événement qui permettra aux professionnel·les, aux jeunes diplômé·es et étudiant·es de parler de livres, d’économie, de la fabrication de ces livres, d’auto-édition, de petits tirages, qui ne s’inscrivent pas toujours dans le schéma classique d’une publication. Cet événement fera la promotion d’une jeune scène de création artistique et littéraire, renforcé par l’invitation d’acteur.ices professionnel·les du monde culturel contemporain et se veut un point de rencontre (hors des structures officielles et parfois cloisonnantes que sont les lieux culturels et les écoles) d’un public, de différents corps de métiers (auteur·ices, graphistes, illustrateur·ices, photographes, etc) d’étudiant·es réunis autour d’un intérêt commun : l’édition et la micro-édition de livre de textes, d’images, de photographies, dessins).
Groupe Janvier will be taking over Marie-Ange Guilleminot's bookshop box located 31 quai Conti in Paris (6th arrondissement) for 3 days and 4 evenings over the last weekend of September, focusing on books, artists' books and micro-publishing.
This event will enable professionals, young graduates and students to talk about books, economy, how books are made, self-publishing and small print runs, which don't always fit into the classic publication scheme.
This event will promote a young scene of artistic and literary creation, reinforced by the invitation of professional players from the contemporary cultural world, and is intended as a meeting point (outside the official and sometimes compartmentalizing structures of cultural venues and schools) for a public, different professions (authors, graphic designers, illustrators, photographers, etc.) and students united around a common interest: the publishing and micro-publishing of books of text, images, photographs and drawings.)
Mathilde Rossello Rochet expérimente la peinture et le langage tout en y intégrant des éléments de notre culture visuelle. Elle découpe dans des magazines, travaille au pinceau, au rouleau, au stylo, à la bombe aérosol, au scotch, au cutter... Ses gestes variés façonnent un répertoire de signes. On y trouve des cigarettes industrielles, des mains aux ongles rouges, des bulles de bande dessinée, un œil, des jambes, des pieds, des logos présents sur nos emballages... Il y a du rouge "pompier", du rose chair, du vert gazon "suburbs", du vert comme la vase, le marron du carton, du marron "terre tropicale", un noir dense, un blanc "clean" comme un carrelage de salle de bains, un blanc fumeux, un gris trottoir...
Mathilde Rossello Rochet experiments with painting and language, integrating elements of our visual culture. She cuts out magazines, works with brushes, rollers, pens, spray cans, scotch tape, box cutters... Her varied gestures shape a repertoire of signs. There are industrial cigarettes, hands with red fingernails, cartoon bubbles, an eye, legs, feet, logos on our packaging... There's fire engine red, flesh pink, suburban grass green, slime green, cardboard brown, tropical earth brown, dense black, clean white like bathroom tiles, smoky white, sidewalk grey...
Le collectif d’artistes BIENVENUE, composé de Margot Darvogne, Louise-Margot Décombas, Richard Otparlic, Lucas Tortolano et Typhanie Vallée s’est formé en 2021 et a réalisé 3 expositions, proposant une scénographie généreuse mêlant travaux du collectif aux côtés d’autres artistes invité·es : un espace domestique fantasmé à la Galerie du Crous (Paris), une fête enchantée et mélancolique à La Cyberrance (Romainville) ou encore un espace plongé sous lumière UV pour Cristallisation à l’ENSAD (Paris).
La nouvelle proposition BE YOUR GUEST au Houloc, artiste run-space créé en 2016, s’organise autour de la thématique du bal et du banquet, espace de rencontre entre désinhibition et amusement, dans lequel se jouent des rapports ambigus de pouvoir.
Seront présentées de multiples sculptures, installations, vidéos, performances, peintures au sein d’une scénographie enveloppante (lumière, son).Une grande table de banquet à 10 mains sera créée, traversant l’espace principal. Les artistes invités, notamment des diplômés des Beaux-Arts de Paris, présenteront de nouvelles oeuvres : Irene Abello et Pö, Camille Soualem, Jordan Roger et Sarah Konté proposera une série de performances.
The BIENVENUE artists' collective, made up of Margot Darvogne, Louise-Margot Décombas, Richard Otparlic, Lucas Tortolano and Typhanie Vallée, was formed in 2021 and has produced 3 exhibitions, offering a generous scenography mixing the collective's work alongside that of other guest artists: a fantasized domestic space at Galerie du Crous (Paris), an enchanted and melancholy feast at La Cyberrance (Romainville) and a space immersed in UV light for Cristallisation at ENSAD (Paris).
The new BE YOUR GUEST proposal at Le Houloc, an artist's run-space created in 2016, is organized around the theme of the ball and banquet, a meeting place between disinhibition and fun, in which ambiguous relationships of power are played out.
Multiple sculptures, installations, videos, performances and paintings will be presented within an enveloping scenography (light, sound). A large 10-hand banquet table will be created, crossing the main space. Guest artists, including Beaux-Arts de Paris graduates, will present new works - Irene Abello and Pö, Camille Soualem, Jordan Roger - and Sarah Konté will present a series of performances.