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Matthieu Hemmer

Skydive

“Skydive” (plongée dans le ciel) présente trois ballets réalisés en chute libre à 200km/h en défiant la gravité et parmi l’infinie beauté du ciel. La captation de ces sauts rend aussi compte de la technicité des gestes employés pour se déplacer dans des conditions que le corps humain n’a pas l’habitude d’expérimenter.

“Il y a dans cet exercice une sorte de dés-automatisation nécessaire pour réaliser des figures dangereuses dans un espace où il n’y a plus ni de haut ni de bas.” L’artiste précise aussi “Ces mouvements sont le rêve d’une forme de danse différente de celle que l’on trouve sur Terre, ils sont semblables à ceux d’un poisson flottant dans l’eau et dont un coup de nageoire permettrait de le propulser un peu plus loin ou au subtil déploiement de l’aile d’un oiseau faisant remonter tout à coup sa trajectoire.”


“Skydive” captures the memory of three ballets performed in tailspin at 200km/h in defiance of gravity, amid the infinite beauty of the sky. Capturing these jumps also reflects the technical nature of the gestures used to move in conditions that the human body is not accustomed to experiencing

“In this exercise, there's a kind of de-automatization necessary to perform dangerous figures in a space where there's no longer any up or down.” The artist also explains, “These movements are the dream of a form of dance different from that found on Earth, they are similar to those of a fish floating in the water whose flipper stroke would propel it a little further, or to the subtle unfolding of a bird's wing causing its trajectory to suddenly rise again.”
 

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Louise-Margot Decombas

Topographie d’un cœur

L'œuvre exposée fait partie d’un projet au long cours d’observation et de recherche autour de la photographie vernaculaire, des images que l’on garde, que l’on archive, que l’on classe, que l’on use ; celles que l’on range dans les boîtes à chaussures, dont on protège les coins et qui suivent les déménagements. 

Les battements de cœur de ballons en aluminium viennent célébrer et rythmer une imagerie aussi proche de l’intime que de l’universel dans un système de représentation d’une mémoire commune, affective ou éloignée, propre à chacun.


The work exhibited is part of a long-term project of observation and research into vernacular photography, images that are kept, archived, filed and used; those that are stored in shoeboxes, whose corners are protected and which follow moves. 

The heartbeat of aluminum balloons celebrates and gives rhythm to imagery as close to the intimate as it is to the universal, in a system of representation of a shared memory, affective or distant, specific to each individual.
 

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Clément Erhardy

Earthworks

L'artiste a construit une histoire en images de synthèse afin de réaliser trois vidéos où le spectateur découvre une architecture de bureaux chamboulée par un tremblement de terre qui vient faire vaciller objets et mobilier d'une salle d'archives, d'un bureau et d'une salle de repos.

Chaque scène est vue de dos proposant comme point de fuite des fenêtres donnant sur un ciel bleu. L'angle choisi place le spectateur comme protagoniste de la scène. L'auteur propose ainsi différentes échelles de perspectives qui s'entremêlent afin que le spectateur puisse se croire acteur des scènes qu'il visualise.
« Je cherche à bousculer notre perception par divers jeux d'inversion d'échelle et d'état » explique l'artiste.


The artist constructed a story in computer-generated images to create three videos where the viewer discovers an office architecture turned upside down by an earthquake that shakes objects and furniture in an archive room, an office and a break room. 

Each scene is seen from the back, with windows looking out onto a blue sky. The angle chosen makes the viewer the protagonist of the scene. In this way, the author proposes different scales of perspective that intermingle to make the viewer feel like an actor in the scenes he or she is visualizing.
“I seek to shake up our perception through a variety of scale and state inversion games,” explains the artist.

 

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Anna Giner

Les 3 tours

L'artiste propose trois saynètes burlesques et colorées. Anna Giner apparaît sous les traits d'une coiffeuse puis d'une marquise et d'une magicienne. Travaillés comme des "tableaux vivants", ces minis spectacles intitulés "Séchage", "La Marquise" et "Le Tour du Lapin", sont mis en scène à l'aide de collages vidéo sur un fond vert.

Anna Giner, à coups d’illusions et de trucages visuels, interroge la figure de l’artiste. Elle en fait, dans ces trois vidéos autoportraits, un personnage clownesque et divertissant, protagoniste d’images publicitaires. De cette façon, l’artiste tourne en dérision un désir de perfection à la fois intime et universel, et réenchante les images de soi.


The artist presents three burlesque and colorful playlets. Anna Giner appears as a hairdresser, then as a marquise and a magician. Worked like “tableaux vivants”, these mini-shows entitled “Séchage”, “La Marquise” and “Le Tour du Lapin” are staged using video collages on a green background.

Using illusions and visual tricks, Anna Giner questions the figure of the artist. In these three self-portrait videos, she turns the artist into a clownish, entertaining character, the protagonist of advertising images. In this way, the artist mocks a desire for perfection that is both intimate and universal, and re-enchants images of the self.

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Alžbeta Wolfová

Le Grand Ornithoscope

L'appareil imaginé par Alžbeta Wolfová, « Le Grand Ornithoscope » permet d'inspecter les cycles des oiseaux. Inspirée par les jouets optiques du XIXe siècle, la structure multi-circulaire du Grand Ornithoscope est basée sur l’horloge astronomique de Prague, la ville d'origine de l'artiste. Ce remarquable exploit du bas Moyen-Âge a réussi à infiltrer son imaginaire : les roues tournantes où s’éclipsent le soleil, la lune, le défilé d’apôtres et la figure de la mort sonnant la cloche chaque heure. Les roues sont utilisées pour représenter les différentes temporalités : battement des ailes et développement d’un oisillon.

"J'essaie de répondre à l'idée de Descartes selon qui, comme les machines, les animaux seraient des assemblages de pièces et rouages, dénués de conscience ou de pensée. Le philosophe Lamarck s’y oppose et constate qu’il existe une fente immense entre les « corps physiques » et les « corps vivants ». À partir de là, il cherche à déterminer la spécificité des êtres vivants par rapport aux objets inanimés - et c’est cette interrogation que j’ai envie d’ouvrir avec ce projet" explique l'artiste.


The device imagined by Alžbeta Wolfová, “Le Grand Ornithoscope”, allows the inspection of bird cycles. Inspired by 19th-century optical toys, the Grand Ornithoscope's multi-circular structure is based on the astronomical clock of Prague, the artist's hometown. This remarkable feat of the late Middle Ages managed to infiltrate his imagination: the rotating wheels where the sun and moon eclipse each other, the parade of apostles and the figure of death ringing the bell every hour. The wheels are used to represent different temporalities: the beating of wings and the development of a chick.

“I'm trying to respond to Descartes' idea that, like machines, animals are assemblies of parts and cogs, devoid of consciousness or thought. The philosopher Lamarck disagrees, noting that there is a huge gap between “physical bodies” and “living bodies”. From there, he sought to determine the specificity of living beings in relation to inanimate objects - and it's this questioning that I want to open up with this project”, explains the artist.
 

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César Kaci

Rocher des âges

Un randonneur peine en portant un rocher au fond de la forêt de Fontainebleau. César Kaci crée une fable absurde parodiant mythes, aventures épiques et nature romantique. Il nous rappelle le célèbre mythe de Sisyphe qui remplit une tâche interminable et ardue et décide de vivre son châtiment en toute conscience.

Ce périple effectué par un personnage aux allures d’Obélix ou de Sisyphe illustre une ascension entre les étages du cabinet. Au sein des bureaux parisiens, la nature artificielle est renvoyée à sa fonction décorative, dominée de peinture sur les murs. L’énorme rocher en plastique rend évidente et ridicule cette artificialité.

"L’œuvre rappelle les mythes qui conditionnent notre appréciation de la nature", explique l'artiste.


A hiker struggling to carry a boulder deep into the forest of Fontainebleau. César Kaci creates an absurd fable parodying myths, epic adventures and romantic nature. He reminds us of the famous myth of Sisyphus, who completes an interminable, arduous task and decides to live out his punishment with a clear conscience.

The journey taken by this Obelix-like or Sisyphus-like character illustrates an ascent through the floors of the firm. In the Paris offices, artificial nature is relegated to a decorative role, dominated by the paint on the walls. The huge plastic boulder makes this artificiality obvious and ridiculous.

“The work recalls the myths that condition our appreciation of nature”, explains the artist.
 

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Arthur Guespin

Le monde horizontal

Dans son œuvre, Arthur Guespin filme la nature à l'aide d'un drone, outil d'enregistrement d'images et de captation de données chimiques, aujourd'hui utilisé par les agriculteurs. L'artiste s'en sert pour filmer de manière brute les paysages.

Les prises de vues ressemblent à des figures géométriques en 3D. Le paysage se devine grâce à une prise de hauteur progressive. "Les images prennent un caractère hypnotique et jouent sur des rapports d'échelle. Elles ont aussi un aspect pictural, tel des fragments de peintures mises en mouvement. Le soleil et les nuages rythment les ombres, ils sont les seuls éléments perturbateurs dans ce paysage rural contemporain" explique l'artiste.


In his work, Arthur Guespin films nature using a drone, a tool for recording images and capturing chemical data, now used by farmers. The artist uses it to film landscapes in a crude manner.

The shots resemble 3D geometric figures. The landscape is revealed through a gradual increase in height. “The images take on a hypnotic quality, playing on relationships of scale. They also have a pictorial aspect, like fragments of paintings set in motion. The sun and clouds give rhythm to the shadows, and are the only disruptive elements in this contemporary rural landscape”, explains the artist.
 

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Darya Danilovich

Chewing-Gum

Darya Danilovich a passé une enfance bercée par de nombreuses émissions de télévision imprégnées de théories complotistes ou éloignées de sa réalité quotidienne. Entourée de ses parents, elle s'emploie à décrypter les messages diffusés afin d'identifier les contenus mensongers.

Dans les trois vidéos exposées, Darya se met en scène en tant que personnalité invitée à témoigner à la télévision. Elle poursuit ainsi sa quête de vérité en passant du statut de spectateur à celui d'acteur. Elle y réalise un cycle de reconstruction de récits de vie et du temps. L'artiste s'attache à recréer les événements qu'elle n'a jamais vus ou vécus.

"Si je souhaite connaître la vérité, je la fabrique moi-même. Il s’agit d’une tentative de recherche de justice imaginaire." confie l'artiste.


Darya Danilovich spent her childhood immersed in television programs steeped in conspiracy theories and far removed from her daily reality. Surrounded by her parents, she set out to decipher the messages broadcast, in order to identify misleading content.

In the three videos on display, Darya portrays herself as a personality invited to testify on television. She thus pursues her quest for truth, moving from the status of spectator to that of actor. Her work is a cycle of reconstruction of life stories and the passage of time. The artist sets out to recreate events she has never seen or experienced.

“If I want to know the truth, I make it myself. It's an attempt to seek imaginary justice,” confides the artist.
 

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Wan Lin Qin

La journée de Corentine

Dans ce dessin animé trois saynètes présentent les activités quotidiennes préférées de l'artiste : "regarder le paysage dans un train, regarder les gens et regarder les couchers de soleil".

Ces éléments de réflexion sur notre propre quotidien sont traités sous forme de dessin animé traditionnel pour un effet nostalgique. Wan Lin Qin a ainsi imaginé un personnage fictif dessiné à l'encre noire et manipulé à la main ou à l’aide d’un bâton.

Elle utilise ses créations comme une activité thérapeutique exorcisant ses pensées et comportements obsessionnels compulsifs.

Artiste multiculturelle, Wan Lin Qin puise son inspiration dans le travail d’écrivains japonais dont elle apprécie les univers et observations sociales.


In this cartoon, three sketches present the artist's daily activities: “looking at the landscape on a train, looking at people and looking at sunsets”.

These reflections on our own daily lives are treated in traditional cartoon form for a nostalgic effect. Wan Lin Qin has thus imagined a fictional character drawn in black ink and manipulated by hand or with a stick.

She uses her creations as a therapeutic activity to exorcise her obsessive-compulsive thoughts and behaviors.

A multicultural artist, Wan Lin Qin draws her inspiration from the work of Japanese writers whose worlds and social observations she appreciates.
 

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Emile Copello

Mirages Intimes

Emile Copello travaille sur les corps et leur insertion dans un cadre. "J’ai eu envie de jouer avec ces écrans, du fait de leurs dimensions et de leurs dispositions, comme d’une ouverture. Une porte qui permette de rentrer dans un autre espace. De cette façon, l‘image s’affiche d’abord comme un trompe-l’œil, elle prolonge visuellement le couloir dans lequel nous marchons." explique-t-il.

Cette porte transparente nous dévoile l’intérieur d'un appartement, où nous pouvons observer les déplacements d’un individu et deviner le hors-champ. Les différentes apparitions de ce personnage nonchalant, filmé dans son appartement, détonnent dans le cadre d’une enfilade de bureaux dans lequel nous nous situons. 

Pourtant les petites actions effectuées par "cet intrus" ne révèlent que très peu de son intimité : se réveiller, se laver, manger... La vidéo suggère cette intimité, invite au voyeurisme mais finalement ne nous montre rien que nous ne connaissions déjà ; elle ne fait que pointer des conventions. La répétition en boucle de chaque vidéo renforce l'idée de la routine.

Les trois vidéos, qui fonctionnent chacune comme un instantané de vie domestique, créent un petit récit lorsqu’elles sont vues les unes à la suite des autres. Elles développent la situation initiale d’une narration qui ne se déclenche jamais et tourne en rond. 


Emile Copello works on bodies and their insertion into a frame. “I wanted to play with these screens, because of their size and layout, as an opening. A door into another space. In this way, the image first appears as a trompe-l'œil, visually extending the corridor we're walking through”, he explains.

This transparent door reveals the interior of an apartment, where we can observe the movements of an individual and guess at the off-screen. The various appearances of this nonchalant character, filmed in his apartment, stand out against the backdrop of a row of offices in which we find ourselves. 

Yet the small actions performed by this “intruder” reveal very little of his intimacy: waking up, washing, eating... The video suggests this intimacy, invites voyeurism, but ultimately shows us nothing we don't already know; it merely points up conventions. The looped repetition of each video reinforces the idea of routine.

The three videos, each functioning as a snapshot of domestic life, create a small narrative when viewed in succession. They develop the initial situation of a narrative that never gets going and goes round in circles.
 

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